vendredi 15 octobre 2010

Ce que disait Thomas Jefferson...

Un fait divers évoqué un temps par les médias nationaux puis, l’actualité aidant, laissé à la presse régionale a défrayé la chronique il y a quelques semaines et continue à faire de temps en temps la une du Midi Libre, quotidien du midi (dixit lui-même).

J’ai voulu en savoir un peu plus alors j’ai pris mon virtuel navire et j’ai navigué. Je n’ai pas eu le mal de mer mais il m’est arrivé d’avoir la nausée tant ce que j’ai trouvé exhalait les pires miasmes.

Les faits d’abord : deux jeunes filles (dont au moins une est mineure) s’introduisent dans une maison pour faire un cambriolage. Pour leur défense elles avancent avoir sonné à plusieurs reprises pour s’assurer qu’il n’y avait personne. Mais le propriétaire était là. Un vieux monsieur de 73 ans qui n’a pas répondu parce qu’il faisait la sieste ou parce qu’il n’a pas voulu répondre.

Quand il entend du bruit il se réveille et prenant peur va chercher son fusil et de vieilles cartouches et paniqué, selon son avocat, tire sur les deux cambrioleuses. Puis la suite habituelle : arrivée des gendarmes, juge et puis détention provisoire et du provisoire qui dure depuis plus de 2 mois maintenant. Sentiment d’injustice dans le petit village et même la région et même un moment le pays. Un comité de soutien se créé avec blog à l’appui et j’y suis allé et je vous conseille d’y aller aussi. Il y a du beau monde. Les amis de Mr Galinier ont du être surpris de se voir soudain en si bonne compagnie. Pas moins que le Prince Sixte Henri de Bourbon Parme, lui-même, s’est déplacé pour animer un dîner débat sur le thème « Le suicide des dynasties européennes ». Un sujet brulant d’actualité et en lien direct avec les problèmes de ce pauvre Mr Galinier.

On y trouve aussi le rappel d’une déclaration de Xavier Bertrand (oui celui là même le chevalier serf, servant, servile (biffer les mentions inutiles) du prince qu’on sort quand il ne pleut pas (à cause de la taille) qui s’étonne du maintien en prison de Mr Galinier suivi bientôt par nombre de ses amis politiques.

Comment voulez vous que le citoyen lambda fasse confiance aux politiques quand ils en ont comme image Xavier ou Ségolène. Sixte Henri, Xavier et tous leurs amis de l’extrême savent bien ce qu’est la légitime défense dont le bénéfice a été refusé à Mr Galinier. Mais ce qui compte c’est gagner des voix à n’importe quel prix. Pour cela il suffit de gants jetables et d’une pince à linge (à cause des mauvaises odeurs).

Alors j’entends déjà les va-t-en guerre m’invectivaient d’un « et si ça t’arrive à toi connard tu feras quoi ? » Si çà m’arrive à moi, même étant un farouche opposant de la peine de mort et de l’auto défense, il n’est pas exclu que je fasse la même chose que ce pauvre monsieur. Je vais même être encore plus clair : si un fêlé en liberté, comme il y en a malheureusement, s’acharnait sur l’un des miens, je crois que je n’aurai de cesse que de le flinguer. Et alors ça veut dire quoi ? Est-ce ce serait la justice ? Est-ce que ce serait le respect de la loi ? Non bien sûr. On serait dans le domaine de la vengeance qui relève du privé et non de l’état de droit et il serait alors juste que je sois arrêté, jugé et peut-être condamné. S’il n’en est pas ainsi où va-ton ? Vers l’anarchie, l’arbitraire, la barbarie. Car ne nous y trompons on va en trouver prêts à dégainer au premier coup de klaxon sous leur fenêtre. C’est pour éviter çà qu’au cours des siècles un état de droit s’est constitué dans notre pays ;. Ce n’est pas simple. C’est même le contraire ; c’est très compliqué de vivre ensemble, d’accepter les différences, d’entendre une autre musique, de goûter une autre cuisine. Mais quand on y arrive, n’est ce pas formidable ? Alors oui il y a des dérapages mais ne faisons des exceptions les règles. Et quand Xavier ou Sixte Henri se permettent leur commentaire, eux qui ont fait de longues études, en droit peut-être, savent très bien ce qu’ils disent, savent où peut mener leur discours de bas étage. Ils savent que ce faisant ils ne montrent que du mépris pour ceux qui les écoutent et ils savent même qu’en se salissant ils salissent la fonction qu’ils occupent. Mais peut leur importe. Ce qui compte c’est l’immédiateté et l’immédiateté c’est la prochaine élection qu’il faut gagner. Ce sont des pollueurs des esprits et comme les pollueurs de l’environnement ils n’ont rien à faire du long terme.

Nous voyons arriver vers nous toute la misère noire du monde et toute cette « nomadité » attirée par nos lumières : Lumières du siècle du même nom, lumières d’un pays riche, lumières trompeuses puisqu’au bout de la course il y a le rejet car on ne peut bien sûr pas accueillir toute la misère du monde.

Et pour ceux qui réussissent à s’installer, à travailler, à vivre, à fonder une famille pourquoi ne pas leur donner leur chance. On emploie beaucoup le mot « intégration » comme si cette porte étroite était le passage obligé à l’acceptation. Où a t on vu les migrants s’intégrer et oublier leur histoire, leur culture, leurs coutumes. Dans le biterrois où a eu lieu ce drame de l’auto défense, après la guerre d’Espagne, au moment de la Retirada, se sont installés des centaines de milliers d’espagnols. Une étude démographique a même montré que dans certains villages, plus des trois quart de la population est d’origine espagnole. La conséquence la plus visible en est la place prise par les coutumes, les fêtes espagnoles. Qui s’en plaindra ? Et pourtant en 1939 quand ils arrivés les espingouins comme on les appelait quel accueil ont-ils eu ? Je me souviens que gamin on se foutait d’eux, encouragés pas nos aînés, on se moquait de leur tenues dépenaillées, de leur français approximatif, de leurs habitudes alimentaires ou culturelles. Ils ne se sont pas adaptés. Ils ont pris leur place. Ils ont pris la place mais il a fallu du temps. On a facilement peur de ce(ceux) que l’on ne connaît pas.

Récemment dans un débat, un journalisme italien s’étonnait de la surprise de ses collègues français présents autour du micro et qui ne comprenaient pas que les émeutes de 2005 dans les banlieues, aient pu avoir un écho important un peu partout dans le monde. Il a alors expliqué qu’au rang des nations, par son histoire, par ses grands hommes, intellectuels, savants, etc, la France étaient un phare pour beaucoup de citoyens du monde.

Je terminerai par deux citations connues de Thomas Jefferson, troisième Président des Etats-Unis mais qu’il n’est pas inutile de rappeler.

« Si tu es prêt à sacrifier un peu de liberté pour te sentir en sécurité, tu ne mérites ni l’une ni l’autre. »

« Tout homme a deux patries : son pays et la France »

Mr Galinier va bientôt attaquer son 3ème mois de prison, il serait peut-être temps de le laisser sortir en attendant son procès.