dimanche 19 décembre 2010

Chronique de la relativité géographique des adjectifs qualificatifs

Kaboul ! Kaboul où l’on manque de tout sauf de combattants. Kaboul où l’on ne jette rien sauf des bombes. Kaboul qui fonctionne au système D : D comme débrouille, D comme dérobé, D comme démonté, D comme durable. Kaboul où, grâce au système D justement, on finit par trouver de tout. Et notamment de l’intelligence, du savoir faire, des solutions là où, depuis longtemps déjà, nous avons baissé les bras, arrêté de chercher et donc de trouver.

Il y a à Kaboul un quartier où l’on récupère, démonte, répare tout ce qui touche de près ou de loin au numérique et à l’informatique. Avec 3 appareils photos en panne -pas forcément de la même marque- on vous en fait un en état de marche. Dans ce capharnaüm on trouve de tout puisqu’encore une fois, on ne jette rien. Rien ne s’y perd, rien ne s’y crée, tout s’y transforme. Lavoisier devait avoir des origines afghanes. Le contraire de nous qui jetons tout et ne trouvons rien. On y enseigne, aussi, la maitrise de l’outil informatique, dans des conditions inacceptables pour nous.

Cette info, péchée dans la revue l’Ordinateur Individuel de ce mois ci, me ramène une fois de plus à redire tout ce qu’il y a à apprendre des gens de peu, des pays de peu ; tout ce que le confort technique et l’abondance nous ont fait perdre.

Et nous qu’avons-nous en face ? Un premier ministre en quasi chômage depuis 2007, tant il est phagocyté par le Président et qui, à défaut de pouvoir changer la vie du pays essaye de prévoir le temps qu’il va y faire. Doit-il se sentir impuissant le pauvre François pour suivre aveuglément sa cellule de conseil en communication qui n’a pas été fichue de lire le bulletin météo publié dans toutes les gazettes. Et que penser de la capacité à restaurer la confiance d’une équipe qui a comme priorité la qualité des prévisions météo ? A moins que tout cela ne soit qu’un écran de fumée pour parler d’autre chose que du chômage, du pouvoir d’achat ou du partage des richesses. Dans les 2 cas les élites qui nous gouvernent se moquent des citoyens.

On sait que le sens des mots peut changer dans le temps. On a trop tendance à oublier que ce sens peut également changer dans l’espace. Nous vivons dans une société du jetable ; seule solution à la marche forcée de la vente, elle-même quasi forcée. Alors l’on me dira que de plus en plus la récupération se met en place, que bientôt tous les déchets seront inscrit dans cette filière du recyclage. Mais cette solution est trompeuse car elle mène elle aussi à l’échec. Le recyclage ne fait que retarder de quelques années le problème du manque de matières premières. La seule solution consiste dans la limitation de leur consommation. La solution existe : c’est celle des bricoleurs afghans ou d’autres pays sans ressources qui consiste à recycler pour faire durer le produit et ainsi diminuer le prélèvement des matières premières. On voit par là que la nature du produit n’a rien à voir dans sa durée de vie et que le même bien qui est jetable chez nous est durable en plein Afghanistan et qu’il suffit de quelques milliers de kilomètres pour changer le sens d’un mot.

Oh bien sûr je ne suis pas naïf et je sais bien que la nature humaine est la même à Kaboul qu’à Paris et que ces pauvres devenus riches oublieront bien vite leurs anciens comportements ce qui prouvera, s’il en était besoin, qu’ils étaient motivés par la nécessité et non par l’intérêt général. En attentant, nous serions bien inspiré de prendre exemple sur eux et de faire chez nous ce qui se fait ailleurs et autrement !

vendredi 15 octobre 2010

Ce que disait Thomas Jefferson...

Un fait divers évoqué un temps par les médias nationaux puis, l’actualité aidant, laissé à la presse régionale a défrayé la chronique il y a quelques semaines et continue à faire de temps en temps la une du Midi Libre, quotidien du midi (dixit lui-même).

J’ai voulu en savoir un peu plus alors j’ai pris mon virtuel navire et j’ai navigué. Je n’ai pas eu le mal de mer mais il m’est arrivé d’avoir la nausée tant ce que j’ai trouvé exhalait les pires miasmes.

Les faits d’abord : deux jeunes filles (dont au moins une est mineure) s’introduisent dans une maison pour faire un cambriolage. Pour leur défense elles avancent avoir sonné à plusieurs reprises pour s’assurer qu’il n’y avait personne. Mais le propriétaire était là. Un vieux monsieur de 73 ans qui n’a pas répondu parce qu’il faisait la sieste ou parce qu’il n’a pas voulu répondre.

Quand il entend du bruit il se réveille et prenant peur va chercher son fusil et de vieilles cartouches et paniqué, selon son avocat, tire sur les deux cambrioleuses. Puis la suite habituelle : arrivée des gendarmes, juge et puis détention provisoire et du provisoire qui dure depuis plus de 2 mois maintenant. Sentiment d’injustice dans le petit village et même la région et même un moment le pays. Un comité de soutien se créé avec blog à l’appui et j’y suis allé et je vous conseille d’y aller aussi. Il y a du beau monde. Les amis de Mr Galinier ont du être surpris de se voir soudain en si bonne compagnie. Pas moins que le Prince Sixte Henri de Bourbon Parme, lui-même, s’est déplacé pour animer un dîner débat sur le thème « Le suicide des dynasties européennes ». Un sujet brulant d’actualité et en lien direct avec les problèmes de ce pauvre Mr Galinier.

On y trouve aussi le rappel d’une déclaration de Xavier Bertrand (oui celui là même le chevalier serf, servant, servile (biffer les mentions inutiles) du prince qu’on sort quand il ne pleut pas (à cause de la taille) qui s’étonne du maintien en prison de Mr Galinier suivi bientôt par nombre de ses amis politiques.

Comment voulez vous que le citoyen lambda fasse confiance aux politiques quand ils en ont comme image Xavier ou Ségolène. Sixte Henri, Xavier et tous leurs amis de l’extrême savent bien ce qu’est la légitime défense dont le bénéfice a été refusé à Mr Galinier. Mais ce qui compte c’est gagner des voix à n’importe quel prix. Pour cela il suffit de gants jetables et d’une pince à linge (à cause des mauvaises odeurs).

Alors j’entends déjà les va-t-en guerre m’invectivaient d’un « et si ça t’arrive à toi connard tu feras quoi ? » Si çà m’arrive à moi, même étant un farouche opposant de la peine de mort et de l’auto défense, il n’est pas exclu que je fasse la même chose que ce pauvre monsieur. Je vais même être encore plus clair : si un fêlé en liberté, comme il y en a malheureusement, s’acharnait sur l’un des miens, je crois que je n’aurai de cesse que de le flinguer. Et alors ça veut dire quoi ? Est-ce ce serait la justice ? Est-ce que ce serait le respect de la loi ? Non bien sûr. On serait dans le domaine de la vengeance qui relève du privé et non de l’état de droit et il serait alors juste que je sois arrêté, jugé et peut-être condamné. S’il n’en est pas ainsi où va-ton ? Vers l’anarchie, l’arbitraire, la barbarie. Car ne nous y trompons on va en trouver prêts à dégainer au premier coup de klaxon sous leur fenêtre. C’est pour éviter çà qu’au cours des siècles un état de droit s’est constitué dans notre pays ;. Ce n’est pas simple. C’est même le contraire ; c’est très compliqué de vivre ensemble, d’accepter les différences, d’entendre une autre musique, de goûter une autre cuisine. Mais quand on y arrive, n’est ce pas formidable ? Alors oui il y a des dérapages mais ne faisons des exceptions les règles. Et quand Xavier ou Sixte Henri se permettent leur commentaire, eux qui ont fait de longues études, en droit peut-être, savent très bien ce qu’ils disent, savent où peut mener leur discours de bas étage. Ils savent que ce faisant ils ne montrent que du mépris pour ceux qui les écoutent et ils savent même qu’en se salissant ils salissent la fonction qu’ils occupent. Mais peut leur importe. Ce qui compte c’est l’immédiateté et l’immédiateté c’est la prochaine élection qu’il faut gagner. Ce sont des pollueurs des esprits et comme les pollueurs de l’environnement ils n’ont rien à faire du long terme.

Nous voyons arriver vers nous toute la misère noire du monde et toute cette « nomadité » attirée par nos lumières : Lumières du siècle du même nom, lumières d’un pays riche, lumières trompeuses puisqu’au bout de la course il y a le rejet car on ne peut bien sûr pas accueillir toute la misère du monde.

Et pour ceux qui réussissent à s’installer, à travailler, à vivre, à fonder une famille pourquoi ne pas leur donner leur chance. On emploie beaucoup le mot « intégration » comme si cette porte étroite était le passage obligé à l’acceptation. Où a t on vu les migrants s’intégrer et oublier leur histoire, leur culture, leurs coutumes. Dans le biterrois où a eu lieu ce drame de l’auto défense, après la guerre d’Espagne, au moment de la Retirada, se sont installés des centaines de milliers d’espagnols. Une étude démographique a même montré que dans certains villages, plus des trois quart de la population est d’origine espagnole. La conséquence la plus visible en est la place prise par les coutumes, les fêtes espagnoles. Qui s’en plaindra ? Et pourtant en 1939 quand ils arrivés les espingouins comme on les appelait quel accueil ont-ils eu ? Je me souviens que gamin on se foutait d’eux, encouragés pas nos aînés, on se moquait de leur tenues dépenaillées, de leur français approximatif, de leurs habitudes alimentaires ou culturelles. Ils ne se sont pas adaptés. Ils ont pris leur place. Ils ont pris la place mais il a fallu du temps. On a facilement peur de ce(ceux) que l’on ne connaît pas.

Récemment dans un débat, un journalisme italien s’étonnait de la surprise de ses collègues français présents autour du micro et qui ne comprenaient pas que les émeutes de 2005 dans les banlieues, aient pu avoir un écho important un peu partout dans le monde. Il a alors expliqué qu’au rang des nations, par son histoire, par ses grands hommes, intellectuels, savants, etc, la France étaient un phare pour beaucoup de citoyens du monde.

Je terminerai par deux citations connues de Thomas Jefferson, troisième Président des Etats-Unis mais qu’il n’est pas inutile de rappeler.

« Si tu es prêt à sacrifier un peu de liberté pour te sentir en sécurité, tu ne mérites ni l’une ni l’autre. »

« Tout homme a deux patries : son pays et la France »

Mr Galinier va bientôt attaquer son 3ème mois de prison, il serait peut-être temps de le laisser sortir en attendant son procès.

lundi 15 février 2010

Le félon félé

J’arrive du site du PS et en page d’accueil il y a un agenda sur les débats en cours et donc en tête de liste (c’est très tendance en ce moment) une question ou plutôt deux :

Afghanistan : pourquoi rester ? Comment partir ?

Je m'ai donc volontairement mélangé les pinceaux et ajouté à cela mes troubles de la vue et mon mauvais esprit : bref au lieu d’Afghanistan j’ai lu (et je vous jure que c’est vrai !) j’ai donc lu : Languedoc Roussillon.

Alors pourquoi rester ?

Rien ne justifie que le PS, en tout cas le PS officiel, reste en LR puisqu’il n’y combat que ses ex compagnons de route. A-t-on entendu la bande à Martine et à Hélène fustiger le représentant de la majorité présidentielle ? Que nenni ! Kant (c’est un philosophe il est mort y compte plus) disait « Seigneur préservez moi de mes amis, de mes ennemis je m’en charge!». Y zont pas lu Kant au PS? Ou alors Mr Couderc serait-il tellement inexistant que ce n’est même pas la peine de gaspiller des cartouches pour l’abattre: il tombera tout seul le soir du 14 Mars ? Je ne peux pas croire que les élites roses le pensent. Couderc a été 3 fois réélu à Béziers, réélu sénateur. Ce n’était pas arrivé depuis longtemps.

Alors je vais vous aider : pourquoi rester? Pour rien puisque vous ne semblez même pas connaître l'existence de Couderc dont vous n'avez rien à faire fourbissant toutes vos armes contre Jojo le félon félé.

Comment partir?

Changer rien surtout, je crois que vous avez fait ce qu'il fallait. Après la mise à l’index de Jojo, ce sont ses comparses qui sont promis à la géhenne. Pas de place pour les traîtres au PS. C’est vrai que les traîtres au PS y en pas plus qu'ailleurs pas moins non plus d'ailleurs!

Alors maintenant que j’ai répondu à vos questions, j’aimerai bien que vous répondiez aux miennes.

Qu’allez vous décider le soir du premier tour si, comme le disent les sondages, Hélène et ses garçons se plantent ? Et si jamais il est réélu le gars Jojo, (avec ou sans votre soutien) vous allez faire quoi ? Le considérer pis qu’un suppôt de l’UMP (à propos je me répète mais ils ont un candidat dans la région si si j’vous jure). Et avec le gros bébé Jojo vous allez jeter tous ses électeurs avec l’eau du bain ?

Je l’aime pas Jojo. Je l’ai eu comme prof. Il méprisait déjà ses étudiants. Aujourd’hui je connais des gens qui travaillent avec lui. Il est méprisant, hautain, ne supportant aucune critique, ne partageant pas une once de pouvoir, familier des dérapages qui ne sont pas des accidents car il est très intelligent. Mais pourtant force est de reconnaître ses qualités comme Maire de Montpellier pendant 27 ans puis comme Président de Région. Il faut être à l’UMP ou ……au PS pour ne pas le voir.

Et pour finir j’aimerai savoir où vous achetez votre armement parce que tirer un coup de canon depuis Paris en direction de Montpellier et réussir à faire tomber l'obus sur Poitiers moi je dis respect!

mardi 2 février 2010

Liberté dépensée.....

Il y a quelques jours, notre plus bref des laids était sur la chaîne privée (privée de quoi on a une idée non ?) interrogé par le plus redoutable des inquisiteurs encore vivant : Jean Pierre Pernaud. Je te rassure tout de suite : je n’ai pas regardé parce que j’aurais eu l’impression de me salir. C’est donc en toute mauvaise foi que je livre cet interview de pure fiction.

- Monsieur le Président, comment comptez vous répondre aux préoccupations des français ?
- Les français savent que je suis très proche d’eux et que je sais les problèmes qu’ils rencontrent. Leur premier souci, et toutes les enquêtes d’opinion le montrent (en tout cas la dizaine que je reçois tous les matins) leur premier souci reste l’emploi. Et bien je suis heureux de vous annoncer que je vais relocaliser et relancer les vieux métiers.
- Qu’entendez vous par vieux métiers Monsieur le Président ?
- Ce n’est pas à vous que je vais faire l’injure de rappeler ce que sont nos métiers disparus et je vais vous faire un aveu : c’est en regardant votre excellent journal télévisé de la mi-journée que l’idée m’en est venue.
- Ah bon ? Mais comment cela se peusse, Monsieur le Président?
- Prenons un exemple précis que vous avez évoqué il y a déjà quelques mois : les sabotiers. Du diable si je sais où vous allez dénicher cette manne d’informations mais j’ai vérifié et bien oui, il n’y a presque plus de sabotiers en France. Et bien à partir de ce village dépeuplé du Jura que vous avez découvert ; comment s’appelait il déjà ?
- Fouzydonc les 3 sabots. Monsieur le Président.
- Oui c’est çà Fouzydonc les 3 sabots. Savez vous que mon ami Obama l’a baptisé « Jurassic Village » ? Etonnant non ? Et bien à partir de ce village perdu je vais relancer l’industrie de la chaussure en France.
- Mais comment allez vous faire Monsieur le Président, le sabot n’a plus de débouchés depuis longtemps.
- C’est exact mais que croyez nous que nous fissions avec mon équipe depuis presque 3 ans. Nous nous attachons à faire vivre les Français au niveau de leur moyen et naturellement, ces moyens ayant diminué, le temps est venu de remettre le sabot à la mode et j’ai donné l’exemple.
- Mais comment ? Vous Monsieur le Président ?
- Mais oui. Après avoir créer l’ uaimepet j’en ai fais un parti galoche et de la galoche au sabot il n’y a qu’un pas si vous me permettez ce trait d’esprit.
- Que vous êtes drôle Monsieur le Président !!!Il m’arrive de penser que les Français ne vous méritent pas !
- Oui je sais tout le monde me le dit. Mais laissez moi poursuivre mon exposé. Lorsque la crise aura terminé ses effets, et malgré tous les efforts que nous avons déployé pour l’enrayer, le sabot sera redevenu à la mode car la chaussure sera, elle, devenue un produit de luxe. Nous inonderons alors le marché français puis le marché européen et enfin la planète entière avec nos sabots. Comme il n’y a plus d’industrie de la chaussure en France depuis longtemps nous ne ferons concurrence à personne chez nous. Et puis enfin, il y a, dans le sabot, une niche d’emplois que personne n’a jamais évaluée. Et puis surtout le sabot est un vieux symbole de notre culture.
- Ah bon ?
- Mais oui, pensez à nos expressions pleines de sagesse : « ne pas avoir les deux pieds dans le même sabot », pensez à la fable de ce bon Monsieur de la Fontaine « le savetier et le financier ». Je vous le dis et je le dis aux Français qui nous écoutent par millions ce soir : la solution a nos problèmes se trouve dans le retour à nos valeurs fondatrices et le sabot en est un vivant symbole. Je tenais à le dire au pays et je vous remercie de m’avoir donné l’occasion de le faire.

Le Président se lève pour quitter le studio car il a dit ce qu'il avait à dire et puis surtout il ne supporte pas le champagne tiède.

- Un instant Monsieur le Président, je n’ai pas fini de cirer la deuxième chaussure…

vendredi 22 janvier 2010

Printemps!

Après ces jours maussades à mon cœur et aux corps des pauvres bougres qui vivent ou plutôt qui crèvent dehors, le soleil est enfin revenu et avec lui l'horizon se dégage. Merci à toi Hélios de réchauffer la terre. Tu vois je ne t'en veux pas de m'avoir balancer à Déméter quand j'ai enlevé sa Perséphone chérie. Mais assez d'histoire de famille et chacun sa croix -n'est ce pas Jésus-?

Le printemps est là, tout proche. Je le sens, j'en ai en "vie", j'en ai besoin comme rarement, comme jamais. Je vois de la vie qui se presse partout: dans les arbres dont les branches semblent moins sèches qu'il y a un mois, sous les feuilles mortes oubliées dans le jardin, dans les chattes qui commencent à onduler sur mon toit, dans les oiseaux d'hiver que je sens sur le départ, et dans ceux de l'été que je sens eux aussi pressés d'arriver, dans les jours qui allongent depuis un mois maintenant et qui sont déjà promesse de fruits murs alors que leurs fleurs génitrices ne sont pas encore écloses,dans la fourmilière au pied du grand pin parasol dont les habitantes ont commencé les allées et venues en prévision de la prochaine mauvaise saison alors que celle-ci n'est pas terminée, dans l'arbousier dont tous les fruits sont tombés et dont les fleurs ont séchées, dans l'amandier qui le premier donnera des fleurs et dont les bourgeons vont bientôt se gonfler, dans l'abeille appliquée qui, comme la fourmi, passe sa vie à prévoir le pire ( que n'ayons nous des dirigeants de cette espèce pour avoir du pain pour chacun!), dans les peupliers du voisin qui vont bientôt me balancer tous leurs chatons dans la cuisine (mais vas-y mon ami je ne t'en veux plus, c'est fini, plus jamais je ne te maudirai ni ne te menacerai de la meurtrière tronçonneuse), dans le ruisseau qui va bientôt s'assécher car il ne coule que sous la pluie, dans tout ce qui n'est presque plus et dans tout ce qui n'est pas encore, dans la petite fille d'une amie qui est née il y a presque un mois et qui a détruit la mort avec son premier cri.

J'aimerai bien aussi croiser ma Perséphone pour que cette année plus encore que les autres, mon printemps arrive avec quelques semaines d'avance. Pas souvent, pas longtemps, mais une heure avec toi c'est une éternité pour les mortels...