jeudi 17 décembre 2009

Ma Mère était...

Comme c’est douloureux ma Douce, de parler de toi à l’imparfait mais que puis je faire d’autre pour toi aujourd’hui ? Depuis des années, chaque fois que la mère d’un ami partait je me disais, un jour, moi aussi je me tiendrai devant le cercueil de ma Mère. C’était il y a quelques jours. Ta santé s’est dégradée très vite et un matin, la famille d’accueil où l’on avait été obligé de te placer m’a appelé en me disant que c’était la fin. Je suis parti comme un automate avec l’espoir fou de te voir encore vivante et je t’ai vu encore en vie même si tu avais perdu conscience.

De ces dernières heures passées près de toi, je garderai un souvenir très précis jusqu’à ma propre mort. J’ai longtemps tenu ta main tiède et amaigrie par l’âge. Je la caressai comme si j’étais encore un enfant. J’ai mis mon visage entre tes mains encore tièdes et déjà sans vie. J’ai caressé ton visage, j’ai baisé ton front. Plusieurs fois je t’ai parlé car même si tu n’as pas semblé avoir conscience de ma présence je me dis que tu as peut-être entendu et reconnu ma voix. Je t’ai redis mon amour pour toi, je t’ai dit que je continuerai de t’aimer malgré ton absence, je t’ai parlé des souvenirs heureux partagés avec toi ? De cette fabuleuse soirée dans ce grand théâtre parisien, notre soirée. Tu te souviens, ma Douce, comme ce furent de bons moments que la vie tous les deux même si j’ai vécu longtemps loin de toi. Tu te souviens de la lointaine Normandie où tu adorais mes amies qui te le rendaient bien. Je t’ai dis aussi de te laisser aller, que j’étais près de toi, que tout se passerait bien, que tu serais bientôt dans ce paradis auquel je ne crois pas mais que j’espère pour toi.

Le jour de ton départ, vers 19H00, mon jeune frère et moi avons laissé l’aîné avec toi pour passer la nuit. Il voulait être près de toi. Quelques minutes après notre départ il nous a appelés pour nous dire que tu venais de rendre ton dernier soupir dans ses bras. Nous sommes allé prévenir notre père qui s’y attendait mais on espère quand même : une semaine, un jour, une heure mais tu étais fatigué de ce combat. Pendant cette dernière journée j’ai vu ton cœur battre et se battre mais il nous disait, lui aussi, par saccade qu’il était usé de cette vie…

Dès cet instant les horribles nécessités de tes obsèques nous ont déchiré le cœur. A ma naissance tu as choisi mon berceau et mes premiers vêtements et j’ai du, moi, choisir ton cercueil et les vêtements que tu porterais pour l’éternité. Que ces moments ont été terribles ma belle Âme ! Les professionnels de la mort ont fait leur travail et tous les détails ont été prévus depuis le choix du cercueil, du tissu qui le recouvre et sur lequel tu reposes, des poignées, des fleurs et je ne sais quoi encore. J’ai même du plonger à demi dans le caveau familial pour faire le point avec les hommes en noir sur les places encore disponibles. Quelle douleur que de voir de si près ce trou noir, humide et froid où j’ai du te laisser !

Dès le moment où je t’ai vue sans vie dans ton cercueil, je n’ai plus vu que ton enveloppe charnelle. Rien de religieux dans cela. Tu es passée en moi. Je suis porteur de toi. Même si je ne crois ni en dieu ni en diable. Peut-être que ce sentiment n’est qu’une pirouette de mon inconscient pour me faire mieux accepter ta disparition mais qu’importe puisqu’il m’est agréable de te savoir bien au chaud, caché au creux de quoi je ne sais mais je sens ta présence.

Après tous ces macabres préparatifs, on t’a porté dans cette petite église où tu étais il y a moins de deux mois pour le mariage de ta première petite fille. Ce jour là, je me suis dis que ma prochaine visite dans ce lieu serait pour toi et je ne me suis pas trompé. Pendant la cérémonie, j’ai repensé à la chanson de Brassens « Les quat’zarts » car pour la première fois mon nom occupait une place de choix. J’ai repensé aussi à une vieille chanson de Lama :

Toute blanche

Toute blanche
Dans ton habit du dimanche,
On t'a glissée sous les planches.
Avec un chagrin immense,
On a fermé tes yeux
Pour l'éternité.

Le cœur blême,
Je me suis penché quand même
Pour te souffler mon haleine,
Mettre du sang dans tes veines,
Te réchauffer un peu.
Tu n'as pas bougé.

Ce dimanche,
J'y pense encore et je flanche.
Je t'ai porté des pervenches
Pour parfumer ton silence.
Le ciel, pour la circonstance,
S'est habillé d'éternité.

Et puis on t’a conduit au caveau familial où reposent déjà tes parents et ceux de notre père. Nous n’avons pas voulu sacrifier aux traditionnels « serrements de mains » qui m’ont toujours déplu quand je n’étais pas concerné alors là…Cette rupture avec le protocole a naturellement filtré celles et ceux qui nous ont accompagné jusqu’au cimetière. Ils étaient là par simple amitié et ce fut très chaleureux de les voir si proches de nous, réchauffer par ce froid de loup et nos cœurs et nos corps.

Comment vais-je pouvoir dire que ma Mère est "morte" ? Je ne sais. Ce mot te va si mal ma petite Maman… Dors en paix, ma Douce, je ne te quitte pas.

lundi 26 octobre 2009

Les pieds nickelés

Si vous avez du temps à perdre allez le perdre entre 7h55 et 8h00 sur France Inter tous les jours de la semaine. Vous n’avez même pas besoin de demander le programme, je vous le donne : du Lundi au Mercredi c’est Stéphane Guillon qui officie, le Jeudi c’est Didier Porte qui s’y colle et la veille du week-end c’est Monsieur Morel, François de son prénom. Et si, comme moi, vous êtes coincés le matin et bien allez les retrouver sur le site de France Inter où on peut les entendre et les voir. Et croyez moi, si vous étiez coincé le matin, ils vous décoinceront le soir !!!

Cette brochette là mérite largement le détour. Les deux premiers ont ceci en commun d’être mal rasé alors que Morel est toujours propre sur lui comme l’éternel enfant de chœur qu’il semble être. A les voir, ces trois zozos n’ont apparemment rien de semblable et pourtant, ils trempent tous les trois leur plume dans le même encrier. Alors la couleur de l’encre, le style, le vocabulaire, les tournures sont différentes mais ces différences s’estompent dans le fonds du propos qui est de dénoncer les travers de notre quotidien et de celles et ceux qui le font et le défont. Ils achètent tous les trois leur plume chez le même papetier. On imagine une boutique ancienne dans une petite rue, des présentoirs en bois avec des tiroirs du même métal et là dedans des boites de carton remplies de vieilles plumes Sergent Major, bien affutées, bien acérées, qui permettent tous les pleins et les déliés qu’autorise la langue, qui supportent sans se déformer, toutes les acidités qu’exige la dénonciation, qui ne pourraient pas écrire le mot « consensus » sans faire une énorme rature.

Leur écriture respire la liberté et le manque de respect qui ne s’usent que quand on ne s’en sert pas comme disait l’autre. Il y a quelques siècles, quand il signait « Les lettres persanes », le dénommé Montesquieu ne faisait pas autre chose au risque de se faire embastiller. La forteresse de la Bastille a été remplacée par un opéra ce qui pourrait nous laisser croire que la liberté et la démocratie, une fois acquises, sont inoxydables. Que nenni ! Ils sont légions dans les arcanes du pouvoir qui, soit pour plaire au Prince, soit pas conviction personnelle, sont prêts à sacrifier nos petits espaces de vie sans état d’âme (ce qui n’est pas étonnant car il y a longtemps qu’ils ont vendue leur âme au diable).


Que Guillon et Porte me pardonnent si ma préférence va à M’sieur Morel pour sa faconde, son accent normand (quand il le reprend comme au temps des Deschiens) et son carquois plein à craquer de toutes les flèches qu’il peut mettre à son arc. Il y a du Serrault chez ce bonhomme là. Ce type est fou mais pas dangereux, le genre que l’on peut, pardon, que l’on doit laisser en liberté pour nous redonner un peu de bon sens.


Ces discours en font rire beaucoup et certains plutôt jaune. Ils en font réfléchir quelques uns et puis une petite minorité, le matin, dans le secret de leur salle de bains, en face de leur seule figure, celle à laquelle ils ne peuvent jamais mentir, doivent se trouver une sacrée sale gueule en se remémorant les trois pieds nickelés. Alors merci aux Croquignol, Filochard et Ribouldingue des temps modernes d’être là et de faire ce qu’ils font.

Au nom du Père...

On ne va pas pleurer. Le pauvre petit garçon riche renonce à son cadeau de Noël 2 mois avant le passage du barbu avec un ton et des mots qui pourraient arracher des larmes à toutes les bergères de France et de Navarre. Mais voilà, Jean n’est pas le fils de Nicolas : c’est son clone, sa copie au point que tant que le rejeton vivra le géniteur ne sera pas mort.


Qu’un puissant fasse profiter sa famille des fastes de la République ce n’est pas la première ni la dernière fois mais le tréfonds de la bassesse a été une nouvelle atteint par la cour qui a su trouver des trésors d’imagination pour soutenir cette décision. Jusqu’au pauvre Julien Dray qui a trouvé indigne cet acharnement médiatique pour s’attirer les grâces du monarque et à travers lui, peut-être, l’indulgence de ses procureurs.

Avant l’actuel Président, Chirac et avant lui le roi Mitterrand en avait fait autant. Après tout, que ces courtisans choisissent de passer pour ce qu’ils sont à savoir de simples profiteurs prêts à tout pour bénéficier des largesses du prince ça les regarde. Le hic c’est qu’en même temps qu’ils passent pour des vendus, ils font passer cette idée chez le citoyen que tous les politiques sont à vendre. Combien se sont élevées de voix dans la majorité pour dénoncer cette pâle copie de république bananière. Bien peu et ceux qui l’ont fait l’on fait du bout des lèvres mais cette forfaiture se paiera au prix fort : exit l’investiture du parti aux prochaines élections et avec elle adieu berline de fonction, secrétaire et bureau à Paris et même peut-être un maroquin qui s’envole. Que gagneront-ils à ce courage ? Rien qui ne se monnaye. Une certaine satisfaction au coin de l’œil quand ils se regarderont dans la glace le matin et l’estime de leurs proches et de leurs amis (s’ils en ont car il y en a peu dans ce milieu).

Ces gouvernants là sont à mille lieux de nos soucis et croire le contraire est faire preuve d’une grande naïveté. Ils ne cachent même plus le mépris dans lequel ils nous tiennent. Ils doivent penser qu’ils méritent mieux que les citoyens qui les ont mis aux commandes et après tout peut-être ont-ils raison : ils ont été élus et largement alors on a les dirigeants que l’on mérite. Je crois que je vais changer de nationalité…

mardi 13 octobre 2009

La boite à bougies

Voilà bien longtemps que je n’étais pas venu ici. Pas assez de temps pour moi mais du temps pour les autres mais c’est pour moi du bon temps. Depuis un peu plus d’un mois ça gazouille à nouveau dans les couloirs et la cour de récré. Les petits sont enfin rentrés et mes vacances ont enfin commencé. Ils m’ont manqué mes collégiens. C’est que ça prend de la place quatre cent ados. Ils donnent du travail mais il y a tant de retour. Ils demandent de l’énergie mais ils en dépensent tant !

Mais parmi mes proches il y en a qui ont pensé à moi. J’ai fait un tour de compteur il y a quelques jours. Et un soir à ma grande surprise, à peine feinte, j’ai vu sortir de je ne sais où cadeaux et bougies.

Le lendemain matin, premier levé comme d’hab, c’est moi qui ai rangé les bougies. On les met dans une boite métallique genre boite à sucre avec des motifs style calendrier des postes. Tu vois ce que je veux dire ? Bien sûr que tu vois ! On en a tous une de boite à bougies. La notre a plus de trente ans. Elle est un peu fatiguée. Tellement fatiguée que cette fois le couvercle m’est resté à la main et patatras, la boite est tombée par terre dans un grand bruit. Et son contenu s’est étalé dans toute la cuisine.

Et j’ai alors vu à mes pieds se dérouler mes trente dernières années. Rien n’y manquait. Les 2 petites bougies avec juste le chiffre « 1 » à peine consumé. Une rose et une bleue. Et puis toute la série des chiffres. Et puis les petits sujets qu’on trouve sur les bûches de Noël : la scie, le champignon et bien sûr le nain tout sourire…J’ai revu nos vies à tous les quatre dans ce mikado de bougies multicolores qui roulaient à mes pieds.

Je me suis mis à quatre pattes pour tout ramasser même les bougies cassées dont je savais que je n’en ferai plus rien mais pas question d’être celui qui détruira ces reliques. J’ai repensé à mon enfance où les anniversaires se réduisaient à une phrase. Je n’ai pas manqué d’amour mais c’était pas dans la culture familiale et puis y avait à peine de quoi manger alors les cadeaux c’était pas possible. Mais le manque d’argent ne m’a pas gêné. Il m’a donné l’indépendance.

J’ai réparé la boite pour qu’elle reparte pour trente ans de plus. D’ici là je serrerai les nonante et on ne me mettra peut-être plus qu’une seule bougie à souffler…pour m’économiser. Elle remplacera celle que je n’ai pas eu la première année et la boucle sera bouclée…

jeudi 11 juin 2009

Qui c'est?

J’ai déjà eu l’occasion de dire tout le bien que je pensai du bricolage lors de mon évocation du supplice chinois dit « le meuble facile à monter ». Sa seule évocation est encore douloureuse à mon cœur…Ce n’est donc jamais spontanément et le sourire aux lèvres que je m’approche de ma boite de Pandore à moi.

A propos tout le monde se souvient de Pandore ? Non ? Bon alors à la demande générale je te me vais vous faire un petit retour arrière rapide. Y avait longtemps que je n’avais pas parlé de ma famille.

Or donc je vous ai déjà causé de Prométhée qui, un peu parce qu’il était sympa (trop bon trop bon c’est comme çà qu’on dit non ?) un peu aussi, faut bien le dire, parce qu’il voulait en mettre plein les yeux aux hommes, leur avait donné le feu. Ce qui avait mis Zeus, mon frérot, dans une colère noire et ensuite (je vous le fais rapide) Prométhée attaché sur son rocher avec le gros zoziau qui lui mange le foie. Bon. Mais tout çà apaisait la vengeance de Zeus envers Prométhée mais pas envers les hommes qui jusque là ne pensaient « qu’à s’ébattre dans les vertes prairies de l’insouciance » comme disait mon ami Pierrot. C’est alors que Zeus leur a jeté le mauvais œil et a ordonné la création de Pandore. Et je peux vous dire que la solidarité a joué à fond. C’est qu’on s’est tous vu finir au chômage si les hommes se mettaient à avoir les mêmes pouvoirs que nous !

Alors chacun ou presque a mis la main à la pâte. A commencer par cette mocheté d’Héphaïstos qui a sculpté la petite Pandore dans de l’argile. Puis c’est Athéna qui lui a donné la vie et montré le tricot (à l’époque on disait le tissage mais c’est pareil). Aphrodite lui donna la beauté ben oui elle avait que çà la pauvrette : c’est pour çà qu’elle est souvent représentée nue avec une cruche ; c’est d’ailleurs de là que vient l’expression « être cruche » si, si, je vous assure. Et pour finir Hermès lui apprit le mensonge et lui offrit toute la maroquinerie et le foulard. Et moi ? Ben moi rien, j’étais coucouné avec ma Perséphone au fin fond des enfers et j’avais autre chose à faire que de m’occuper de la liste de mariage de Pandore !

Justement Zeus offrit Pandore en mariage au frère de Prométhée qui s’intitulait Epiméthée (Merci les parents : va faire les sorties d’école avec un blaze pareil toi ! Non y en a j’ te jure !) et la petite Pandore amena dans ses bagages une espèce de jarre comme qui dirait une cruche (on y vient, on y vient…) dans laquelle étaient cachés tous les malheurs de l’humanité (pas le journal hein !) et comme elle était curieuse et cruche aussi, ben un jour elle l’ouvrit la cruche justement et là : patatras ! Tous les maux des hommes s’échappèrent, tous sans exception : la guerre, la maladie, la trahison, le mensonge, les épidémies, le vice, le tournevis (pour moi c’est un malheur !), la vieillesse, les impôts, les radars, les képis, Sarkozy, Darcos, (y ont tous des noms grecs ou quoi ?) Besson (ben non il est pas grec lui pourtant vu comme il est tourne jaquette il n’a pas du taper loin non ?), Carla, qui elle aussi a bénéficié de la générosité d’Aphrodite pour sa beauté par contre comme c’est Pandore qui avait déjà récupéré la cruche elle a eu une potiche à la place mais c’est bien aussi la potiche et puis je trouve que çà lui va mieux.. Et puis aussi les joueurs et les supporters du ballon rond (pas ceux de l’ovale que j’aime parce qu’on sait pas où ça va rebondir), les chauffards du dimanche ou de la semaine, l’avarice, l’injustice, la bêtise au front de taureau, Hitler, Jean Marie, Berlusconi. Les extrémistes de tout bord. Les ayatollahs de toutes les chapelles. Les brûleurs de livres. Mr Mac Donald…..A l’instar de Prévert je pourrais continuer cet inventaire encore longtemps mais le sien faisait rêver alors que le mien fait cauchemarder. Vous imaginez la vie dans cette cruche.

Il est resté une seule chose dans la boite, jarre, potiche, cruche, (biffer les mentions inutiles) : l’espérance et pourtant nous en avons tous un peu. Mystère divin ?

Je sais plus où j’en suis du coup. Je me relis….. et…. ha oui…. quand même…. on est parti loin dans le temps et dans l’espace. Ben comme ça je te fais voyager avec un bilan carbone qui reste à zéro. Plus écolo qu’Hadès y a pas ! T’oublieras pas de me remercier.

Donc je reviens à mon propos et je m’approche de ma boite de Pandore à moi : en clair ma caisse à outils. A ce seul mot j’en connais qui sont déjà en extase. Je les ai repéré depuis longtemps les sado-maso du samedi après-midi. Les arpenteurs de Leroy Merlin, les activistes de Castorama. Je vais être franc : il m’est bien sûr arrivé de franchir le seuil de ces enseignes mais mes pas me guidaient systématiquement vers le rayon librairie. Deux raisons à cela : d’abord comme je n’y connais rien, je suis persuadé qu’on peut apprendre le bricolage dans les bouquins ensuite dès que je sais qu’il y a des livres quelque part, y a pas, je suis comme les vieux chevaux qui retrouvent seuls leur écurie ben moi c’est la librairie. J’y peux rien je suis de la planète Gutenberg.

Donc je m’approche de ma boite à outils pour y prendre une pince multiprise. En voilà un outil qu’il est beau. Je suis sûr que Torquemada, le grand inquisiteur espagnol, n’avait pas un truc pareil dans sa panoplie de questionneur sinon les zérétiques y zauraient lâché le morceau vite fait bien fait !

Pourquoi la pince multiprise me tend elle ses petites poignées (d’amour) d’acier ? Parce qu’un lavabo fuit. Je ne veux pas dire par là qu’il abandonne lâchement la salle de bain. Non. Je veux juste préciser qu’il laisse couler l’eau qu’il reçoit. Nous sommes Samedi. Il est huit heures du matin. Mon week-end est foutu mais alors foutu !

Malgré mon incompétence crasse en bricolage en général et en plomberie en particulier je comprends qu’il faut changer un joint. Et bien je peux vous dire qu’il est plus facile, par les temps qui courent, de trouver un joint d’herbe qu’un joint en caoutchouc. Je vous le fais rapide : j’ai fini par trouver un vieux joint que j’ai baptisé « encore en état de servir » et je le remplace. Miracle ça ne fuit plus ! Serais-je devenu bon en plomberie ?

- Comment ? Que dites-vous ?
- Est ce que t’as ouvert le robinet banane ?
- Mais je ne vous permets pas !

Ah ben non j’avais pas ouvert le robinet. Remarquez pour arrêter les fuites on n’a pas trouvé mieux que de couper l’eau. Donc j’ouvre le robinet et merde !!!!!!

Ding !Dong ! En plus on sonne à la porte (on s’y croirait hein !) Tain le suspens hitchcockien ! Je hurle « Qui c’est ? » et comme je n’ai pas de réponse, en nage et en rage j’ouvre la porte : c’est Dieu. Ou tout comme puisque c’est mon pote Daniel, spécialiste en plomberie, qui passe prendre l’apéro because mine de rien il est déjà midi. J’ai failli l’embrasser sur la bouche tellement j’étais heureux de le voir là. Daniel, il est comme les toubibs, il a toujours sa trousse dans la voiture. C’est d’ailleurs un point commun entre les deux métiers : ils interviennent souvent en urgence et souvent sur des problèmes de tuyaux. Il a bien mis une grosse minute mon gars Daniel pour me réparer çà et, en plus en se foutant bien de moi et que ces fonctionnaires ça sait rien faire, etc.… etc. …

Le soir j’ai repensé à tout çà et ça m’a rappelé le regretté Fernand Raynaud et le sien de plombier qui n’avait pas pu entrer à cause de ce foutu perroquet. C’est pas moi qui laisserai cet artisan devant la porte ! N’est ce pas Daniel ?

mercredi 20 mai 2009

Où est l'enfer, Matt ?

Il est partout Matt. Sous chaque pierre, derrière chaque arbre, dans chaque cœur et chaque regard. Il est partout parce qu’on peut le voir partout selon notre vécu, notre éducation, les coups de tabac de la vie et puis le quotidien qui parfois ne t’amène pas une seule éclaircie mais des nuages noirs, des envies de chialer ou de hurler pour pas défoncer le mur ou la gueule du con en face de toi.

Journée de merde avec une gosse en perdition dans mon bahut. Détruite par les adultes de sa famille. Mais quand on creuse un peu, ces adultes là aussi, ont morflé quand ils étaient mômes. Alors il faut remonter jusqu’où pour trouver le responsable ?

Et puis j’ai fini ma journée de merde en cherchant des infos sur le net sur l’agenda 21. Et là ça a été l’estocade. Je suis tombé sur un article d’écolos fachos (Y en a !) qui étaient aux anges parce que la Chine avait annoncé qu’elle allait faire des efforts pour le développement durable. Sur 4 pages l’auteur était infoutu de mettre une seule ligne sur les droits de l’homme bafoués, les accidents en série dans les mines de charbon, la peine de mort, les déplacements de population pour construire ce foutu barrage ou pour aller chercher du boulot en ville ou pour revenir à la campagne quand il n’y a plus de boulot. Parce que la crise en Chine existe aussi. Dans le sud du pays ce sont des milliers d’usines qui ferment ou vont fermer et les populations « encouragées » à venir s’implanter en ville vont être « invitées » à regagner les champs. Faut faire gaffe au sens des verbes « encourager » et « inviter » en chinois.

N’oublions pas que la Chine est devenue le paradis des capitalistes du monde entier puisque là-bas tu peux faire des affaires sans être gêné par les fainéants de syndicalistes, le droit du travail, les contraintes sociales ou environnementales quoiqu’en disent les écolos fachos cités plus haut.

Alors on me dira oui mais tu comprends tout doit avancer en même temps et en permettant le développement durable ben les chinois finiront par en profiter un jour ou l’autre. Non désolé pas pour moi parce que ce qu’il faut respecter en premier c’est l’homme et tout le reste suivra automatiquement. A quoi bon respecter la terre s’il n’y a plus hommes pour y vivre. Rien de bon ne peut sortir d’un gouvernement qui méprise, terrorise, emprisonne, torture et exécute ses habitants dès qu’ils bougent une oreille. Ce satisfecit là me rappelle un entretien où l’on demandait à Elie Wiesel ce qu’il aurait pensé si le sinistre docteur Mengele avait fait une découverte médicale majeure en pratiquant ses expériences à Auschwitz. Il avait répondu que rien de bon ne pouvait sortir de l’enfer.

Mais le développement durable est un sujet tabou, comme l’emploi d’ailleurs. A un point tel que si les camps de la mort existaient encore, je me demande si on ne les laisserait pas en service de peur de mettre les SS au chômage. Je ne suis pas cynique, je ne grossis même pas le trait. Des tas d’entreprises qui délocalisent ferment les yeux sur les conditions de travail, les gosses qu’on fait bosser 10 heures par jour et qu’on tue sur leur machine au lieu de les asseoir sur un banc d’école.

Voilà Matt, tu vois ce soir pour moi l’enfer est partout alors pour retrouver de l’espoir, pour croire que demain le soleil va encore se lever, ce soir comme souvent quand j’ai le blues je regarde ton tour du monde et je suis apaisé. Tu n’as pas trouvé l’enfer. Ta maladresse me fait rire et me rappelle mes piètres qualités de danseur et parfois je danse avec toi et avec tes copains du tour du monde (surtout le club des 5 de Nouvelle Guinée: ceux là je les adore!)je danse donc tout seul devant ma bécane et je récupère un peu de ton paradis.

Toi qui me lis si tu veux retrouver Matt tu n’as qu’à aller sur ce lien et rêver toi aussi.

<"http://www.wherethehellismatt.com/?fbid=5CvnHcLFCCB">

So long Matt…

vendredi 24 avril 2009

Besson content!

Oui Besson content comme le regretté Tarsinge, l'home zan! Jusqu'où ira t il? Nul ne le sait. Il faut se souvenir que ce type, il y a moins de trente mois, avait écrit un pamplet contre Sarkozy et notamment sur l'immigration et la façon qu'avait notre nain porte quoi de la traiter.

De l'eau a coulé sous les ponts, des portefeuilles ont été distribués aux plus méritants ou au plus lâches ce qui revient parfois au même. Ce que j'aimerai savoir c'est le nom du professeur de yoga du Ministre de l'Immigration parce que ce doit être une pointure dans sa spécialité le gars. Vous connaissez quelqu'un de plus souple que Besson vous? Moi pas.

J'ai creusé ma mémoire car il me fait penser à un personnage politique que tout le monde connaît mais qu'on a un peu oublié sauf si l'on est accroc d'Arte. Je veux parler de Pierre Laval, Chef du Gouvernement de Vichy et qui avant de devenir ce que l'on sait a été inscrit à la SFIO et même fiché comme militant d'extrème gauche ce que l'on sait moins.

Je ne sais pas si Besson a milité à l'extrème gauche mais il a de sérieux troubles de mémoire. Il va supprimer la "jungle", ce no man's land où attendent les clandestins candidats à une entrée discrète dans la perfide Albion. Laval avait à sa disposition les trains et les a bien remplis avec un aller simple. (Petite anecdote sordide sur la déportation des juifs et autres résistants, communistes, etc...l'administration nazie facturait à l'armée le transport des juifs en billet touristique aller simple). Besson t'as encore du boulot pour tomber dans le sordide mais t'es un bosseur, alors accroches toi, tu peux y arriver.

J'arrête là je vais vômir!

vendredi 17 avril 2009

L'olivier et la petite fille

J’ai perdu un proche. Brutalement, violemment. Nous parlions parfois ensemble de la mort, en riant. Et dans ce qu’il faut bien appeler, sans que nous le sachions alors, ses dernières volontés, il me disait vouloir être incinéré. Il l’a été.

Mais parce que le souvenir a besoin de repaire, sa famille a cherché un lieu qu’il aimait pour déposer ses cendres et planter un arbre, un olivier parce qu’arbre de la région, de la mémoire et de grande longévité.

Bien qu’il soit athée, il aimait à se promener près d’une très vieille église romane prés d’un petit village où le hasard me fera plus tard m’installer. Cette petite église au milieu des vignes, au sommet d’une colline, avec ses cyprès et un petit cimetière à ses pieds, donne à l’ensemble un air de campagne toscane. C’est un lieu magnifique. C’est là que sa femme et sa petite fille ont souhaité fixer son souvenir.

Quand cela s’est passé je me suis trouvé naturellement à m’occuper de tout ce qu’il faut faire dans ces moments là. Après la crémation nous nous sommes retrouvés chez lui pour déjeuner et redonner un semblant de vie à cette maison parce que ben oui la vie continue et c’est tant mieux.

Au milieu du repas, un agent des pompes funèbres a sonné à la porte. Je suis allé ouvrir et il m’a remis l’urne avec les cendres de mon ami. Je l’ai collée contre moi et je suis allé la mettre dans la grande armoire normande de sa chambre. Elle était encore très chaude et je ne sais si c’était la chaleur du feu ou de sa vie qui me brulait alors la poitrine.

Dans l’après-midi nous sommes allés près de l’église déposer ses cendres et planter l’olivier. C’était un petit arbre, bien proportionné.

Dans les jours qui ont suivi j’ai informé la maire de la commune de ce que nous avions fait. Il est entré dans une colère noire, me menaçant d’aller arracher l’olivier et de déposer plainte contre la veuve. Je ne savais pas que planter un arbre soit un crime si grave, Monsieur le Maire. Si un tel malheur vous était arrivé et que vous eussiez fait le même geste, qui vous en aurait voulu ? Personne bien sûr.

De l’autre côté du muret de pierres sèches qui entoure l’église, il y a une vigne. J’ai rencontré son vigneron de propriétaire et il a tout de suite été d’accord pour que nous mettions l’arbre de son côté. Qu’il en soit ici remercié.

Cette histoire s’est passée il y a cinq ans. Tous les étés j’ai arrosé l’olivier pour qu’il prenne racine. Il est bien parti et en décembre dernier il était noir d’olives. La petite fille aussi a bien grandi, elle s’appelle Adèle et c’est ma nièce. Elle dépasse sa mère d’une tête et de temps en temps, au début du printemps, elles vont passer un moment près de l’olivier, caresser son feuillage, lui parler et parler de lui.

C’est une histoire bien banale, comme on en lit dans le journal, de celles qui font nos vies, de celles qui aussi les défont. D’en parler me noue l’estomac mais je lui devais bien çà même s’il ne lit pas ces lignes. Dans ce grand malheur, je suis devenu un peu le père par intérim de cette fillette. C’est une responsabilité et aussi un bonheur de la voir à nouveau éclater de rire. J’en suis sûr aujourd’hui ; ce sont bien les enfants qui donnent la vie.

mercredi 8 avril 2009

Forza Italia!

Y a pas à dire sont drôlement poilants ces italiens. Et ça commence au plus niveau de l’Etat. Sacré Silvio !

Déjà au sommet de l’OTAN il a fait poireauter la petite Merkel pendant qu’il bigophonait avec son portable. A ce niveau là, on n’est pas loin de l’incident diplomatique. C’est tout le portrait craché du gros Bénito qui n’aurait été que comique s’il n’avait laissé autant de souffrances sur son passage.

Alors la dernière blague de Silvio c’est d’avoir déclaré que les victimes du tremblement de terre ne manquaient de rien et que, finalement, cette petite déconvenue allait ressembler à un week-end en camping. Je ne sais pas si les italiens aiment le camping mais si c’est le cas ils vont être servis. Le tremblement de terre le plus meurtrier de ces dernières années est celui survenu dans la région de Naples le 23 Novembre 1980. A ce jour tous les gens n’ont toujours pas été relogés et nombre d’assoc luttent encore pour obtenir réparation.

Silvio et Nicolas ont en commun le même mépris pour les petits, les obscurs, les sans-grade mais il y a quand même une différence entre eux c’est la manière. Autant Silvio ne cache pas qu’il se fout comme de ses premières chemises, de ses concitoyens les plus modestes autant Nicolas la joue préoccupé, à l’écoute. Bien sûr il arrive qu’en manque de Lexomil il se laisse un peu aller dans le genre « casses toi pauv’con ! ». Mais il reprend vite ses esprits et attaque dans le registre raisonnable du genre d’hier : « il est intolérable de séquestrer les chefs d’entreprise ». C’est vrai que c’est un acte de violence physique même si les intéressés n’ont pas été maltraités. C’est vrai que c’est dommage d’en arriver là mais enfin la preuve vient d’être faite que ça rapporte puisque chez Caterpillar ils ont obtenu 133 licenciements de moins et un peu plus de fric. Et si Nicolas connaît si bien la violence comment définit il le comportement des entreprises florissantes qui licencient des centaines de milliers de personnes simplement pour pouvoir distribuer encore plus de dividende à leurs actionnaires ? C’est une violence économique qui ne cache même pas son nom. Alors oui il faut prendre les salauds ou les représentants des salauds en otage si c’est la seule solution pour ne pas mourir.
Dernier point commun entre Nicolas et Silvio c’est que l’un comme l’autre vende bien leur soupe puisqu’ils ont été élus. C’est aussi çà la démocratie : la victoire du plus grand nombre même si dans ce plus grand nombre il y a une grande majorité de naïfs et je suis poli.

Il y a quelques décennies il se disait que la liberté ne serait obtenue que lorsqu’on aurait pendu le dernier curé avec les tripes du dernier patron (ou le contraire mais le résultat est le même). Avec les dernières déconnades de la vitamine B16 dont le Vatican s’est doté toutes les conditions sont réunies.

mardi 7 avril 2009

Planète en danger?

On nous dit régulièrement que la planète est en danger et bien ce n'est pas vrai. Je ne suis pas un éminent scientifique mais cette affirmation n'est qu'une manifestation de notre habituel anthropomorphisme.



Je me suis fendu d'une belle photo pour illustrer mon propos. Un volcan s'est réveillé et a vomi sa lave brûlante pendant plusieurs semaines ou plusieurs mois et puis il s'est rendormi. Pour combien de temps? Nul ne le sait. Sur leur passage les nuées ardentes (qui ont emporté les fabuleux époux Kraft), les coulées de lave, les bombes brûlantes ont tout dévasté. Il ne reste rien qui ressemble à la vie, rien qui ressemble à une trace de civilisation humaine. Seules demeurent ces trainées noires venues du centre de la terre nous rappeler que ce n'est pas l'eau seule qui fait la vie mais aussi le feu. L'éruption a fait faire à la nature un voyage dans le temps, un retour à la case départ, quand partout sur terre et sous l'eau la planète vidait son trop plein d'énergie.

Après la colère le calme est revenu. La terre est allée se faire voir ailleurs. Et avec le calme les porteurs de vie aussi sont revenus. Le premier est invisible, impalpable, présent partout: c'est le vent bien sûr. Il a emporté avec lui la pluie, les graines et les oiseaux qui sont venus eux aussi avec leurs graines déposées au hasard de leurs déjections. Et c'est reparti. Doucement d'abord puis de plus en plus vivement et l'adverbe doit être compris ici dans tous ses sens.Et un matin une petite pointe verte a été l’annonciatrice du retour de la vie.

Il paraît que dans le Sahara, du côté de Reggane, où, dans les années cinquante, la France fit des essais nucléaires en atmosphère au mépris des populations locales traitées comme des cobayes mais c’est un autre sujet, il paraît donc que la seule espèce vivante trouvée sur place après l’explosion ce furent les scorpions.

Ainsi donc la vie résiste au feu de la Terre et au feu des étoiles réinventé par l’homme. L’homo pas sapiens du tout ne met donc que lui-même en danger. Les pessimistes disent que c’est déjà trop tard. Si c’est le cas c’est bien dommage pour notre descendance perdue avant d’être née. Mais la Terre a de la ressource et d’autres formes de vie apparaîtront peut-être sans conscience puisque nous aurons prouvé que ce n’est pas très utile. Un vrai paradis pour de bon sans dieux puisque sans hommes. Enfin !

Mais non je plaisante. Bien sûr je suis comme toi. Moi aussi j’aimerai bien que l’histoire continue, que nous nous approchions lentement mais sûrement de la sagesse absolue, que nous devenions peut-être ce bon dieu que nous avons créé pour ne pas avoir à l’être. La solution est en nous. Ce sont de mauvais gestes de fourmis qui nous ont amené où nous sommes alors faisons de bons gestes de fourmis et commençons par éduquer nos enfants. L’éducation c’est d’abord l’imitation et la répétition et il n’y a pas besoin d’avoir lu Bourdieu pour savoir çà !

jeudi 2 avril 2009

Chasseur cueilleur

A la question « c’est quand le bonheur ? » que pose Cali, Perret avait répondu en son temps « le bonheur c’est toujours pour demain… ».Entre le premier qui ne sait pas et le second qui répond jamais c’est pas la joie.

D’abord qu’est que le bonheur n’est pas et déjà un postulat de départ : il n’a pas sa place dans un simple confort matériel fut il absolu. Je plains ceux qui le situent là. Ils sont dans un cercle vicieux qui ne peut que les conduire à toujours plus de consommation de biens et de services, toujours plus d’empilage de ce qui plait aujourd’hui sur ce qui lasse déjà parce que acheté hier. Même si pour ceux là la pompe à fric ne se tarit jamais, tôt ou tard, un soir ou un matin, ils se retrouveront devant leur télé extra plate et extra large, devant leur grosse bagnole, leur grande maison et devant leur grande solitude. La consommation est mortifère pour soi comme pour les autres. Et si le compte en banque ne peut plus suivre alors la chute sera plus dure et plus rapide. Sans moyens pour satisfaire leur folie consommatrice ils s’estimeront définitivement passé du côté du malheur.

Le bonheur c’est ici et maintenant. Pas un état permanent qui nous ferait ressembler au ravi de la crèche, pas une quête éperdue d’un graal fuyant comme l’horizon. Non. Mais des instants, des images visuelles, sonores, olfactives ; des sensations de toucher ou de goût. Tiens à nouveau mes sens qui se rappellent à moi. Des joies de l’esprit. Et puis trois conditions indispensables à mes yeux : du partage, du partage et encore du partage.

Mes petits bonheurs du jour sont des riens du tout : la première hirondelle que j’ai vue il y a quelques jours et qui m’a fait pensé à Perséphone, les fleurs qui déboulent dans le jardin et m’invitent à faire chauffer la tondeuse, les changements d’oiseaux qui accompagnent le printemps : la huppe, les hirondelles, les loriots, le coucou, les guêpiers qui mangent mes abeilles (j’ai quelques ruches) et les martinets, derniers arrivés et premiers partis ont remplacé le rouge-gorge, les pinsons et les grives. Le ruisseau au bas de mon jardin va bientôt s’arrêter de couler et les premiers champignons vont pousser sur les vieux troncs de peupliers, les premières morilles aussi. Le seul fait d’y penser me rend heureux. Je me revois avec ma petite fille âgée de trois ans au milieu des sapins et des chênes ramasser les premiers cèpes de Juin dans la lointaine Normandie. Merde la vie est belle quand même ! Les voilà les petits bonheurs et puis dans mon collège les cris des gosses qui sont une volée de moineaux, un bouquet de fleurs, un torrent de montagne à eux seuls et qui ne le savent pas et c’est tant mieux. C’est en vieillissant qu’ils goutteront aux rires des enfants. Quand je les vois partir le soir de départ en vacances j’ai toujours un petit pincement au cœur. Sans eux pas de vie. C’est le cœur de ce grand corps qui part avec eux. Plus de bruit, plus de vie, plus de chaleur. Revenez vite les enfants, vous n’avez aucune idée de ce que vous m’apportez.

Et puis le bonheur des jolies filles que Mai et Juin vont déshabiller bien moins mais bien mieux que ne le ferait le meilleur des amants. Et le jour qui se lève de plus en plus tôt, comme moi, et qui m’offre toute cette vie devant ma terrasse où je m’installe à l’aube et où mon imbécile de chat vient se frotter contre mes jambes. Petit aparté sur mon chat : je l’ai baptisé Corto en souvenir du héros d’Hugo Pratt mais cela n’en a pas fait un aventurier pour autant. J’aurais du l’appeler Rantanplan tant il lui ressemble par l’agilité et le QI mais il est très attachant alors je l’aime bien. Gros matou (because castré) gris avec des chaussettes blanches. Incapable de grimper à un arbre sans tomber mais capable (et l’a prouvé) de marcher sur le bord de la cheminée et de tomber dans le conduit de l’insert.

Et puis le partage avec ceux que l’on aime, le partage de peu, d’un mot d’un sourire, d’une image, d’une complicité, qui vous fait éclater de rire au même moment, d’un regard qui en dit beaucoup sur des moments passés et pas toujours gais mais qu’on est heureux d’avoir franchi ensemble.

Toi aussi qui me lit ou pas, que je croise ou pas, tu as les mêmes bonheurs à portée de la main. Alors toi aussi fais toi chasseur cueilleur et tu seras plus apaisé quand tu regarderas en arrière.

Voilà comment je fonctionne, à quoi je carbure. Sans toutes ces émotions, le désespoir du monde me tuerait et je ne serai qu’une enveloppe vide. Parfois au milieu de ces instants, je trouve la lucidité de prendre quelques secondes de recul, de hauteur pour me dire : tu es bien, profites de cet instant, c’est du bonheur. Il me semble qu’alors je n’en perds pas une goutte comme le miel qui coule des rayons au moment de la récolte, lorsque l’air bourdonne d’abeilles et qu’on lèche pour éviter de le perdre.

Je suis chasseur cueilleur comme mes ancêtres mais j’ai ajouté de la philosophie à ma vie, de la sagesse, de la simplicité à mes attentes. Je prends ce qui passe, j’essaie de créer un peu de bonheur autour de moi par des rencontres, des gestes, des mots, des regards : des riens quoi. Ceux qui me connaissent savent ; Les autres doivent me prendre pour un doux rêveur et je revendique ou pour un imbécile et je m’en fous.

vendredi 20 mars 2009

Serial killer

Seul le début de l’histoire est inventée mais possible…le reste est malheureusement vrai.

Cela se passe pendant l'occupation allemande en Pologne. Un jeune homme est poursuivi par un SS et se retrouve bloqué dans une impasse. Au moment où le SS va l'abattre, une voix retentit et dit:
- "il ne faut pas tuer cet homme car il deviendra pape !"le SS répond: "et moi, alors...!"
-"toi aussi, mais un peu plus tard!"


Cela se passe le 28 Mars 1939, la guerre d’Espagne se termine par le défilé de la victoire pour Franco. Trois jours plus tard, le 31 Mars 1939, le général Franco reçoit ce message :

« Nous Nous réjouissons avec Votre Excellence de la victoire tant désirée de l’Espagne catholique.
Nous formons des vœux pour que votre très cher pays, une fois la paix obtenue, reprenne avec une vigueur nouvelle ses antiques traditions chrétiennes qui lui ont donné tant de grandeur.
C'est animé par ces sentiments que Nous adressons à Votre Excellence et à tout le noble peuple espagnol Notre bénédiction apostolique."

C’est le dénommé Pie XII, pape de son état qui a envoyé ce message.
Quelques mois plus tard, c’est ce même Pie XII qui bénira les troupes nazies sur la place St Pierre et tournera la tête de l’autre côté pendant la shoa.

Cela se passe dans les années 80, lors d’un de ses voyages au Mexique, JPII déclare la fleur au fusil que l’usage du préservatif c’est pas bien, pas bon pour les chrétiens, que seule l’abstinence etc…...Quelques mois plus tard les chiffres du sida remontent en flèche et les membres du planning familial mexicain voient leurs efforts de plusieurs années engloutis.

Cela se passe pendant la guerre dans l’ex-Yougoslavie où des milices serbes ou croates ou les deux ont pratiqué le viol systématique des femmes dans un but de purification ethnique. L’Eglise a dénoncé les femmes qui voulaient avorter au motif qu’elles ne respectaient pas la volonté de dieu.


Cela s’est passé ces jours derniers. L’oberstumfurher Ratzinger commence par lever l’excommunication d’un évêque négationniste puis sur sa lancée il déclare en Afrique o$ le sida fait des ravages, que l’usage du préservatif ne fait que développer le sida et enfin il excommunie une mère brésilienne au motif qu’elle vient de faire avorter sa fillette de 9 ans qui était violée depuis trois ans par son beau-père. L’ex membre des jeunesses hitlériennes a rajouté que l’avortement était un crime plus grave que le viol.

Comme son furher bien aimé, Ratzinger va pouvoir continuer sa petite vie tranquille en tuant des millions de pauvres gens sans avoir une seule goutte de sang sur les mains.

Je finirai sur :

Un regret : c’est bien dommage que la mère Ratzinger ne se soit pas fait avorter quand elle portait le petit Joseph Aloïs.

Une certitude : ce mec ne s’est jamais fait sodomiser.

Un conseil : demandez à être débaptisé par millions. C’est très simple : il suffit d’envoyer la demande à la paroisse où vous avez été aspergé.

Un espoir ; j’espère que cet assassin (j’ai beau cherché je ne trouve pas d’autre mot) sera traduit devant le tribunal pénal international pour crimes contre l’humanité.

Un sentiment : la nausée chaque fois que je le vois.

mercredi 18 mars 2009

PAF, PAF et PAF...

Il était une fois une petite fille qui était très curieuse de la vie comme tous les enfants de son âge. Elle retenait tout ce qu’elle voyait, tout ce qu’elle entendait, tout ce qu’elle lisait. Bref comme beaucoup d’êtres qui s’éveillent elle enregistrait tout : c’était une véritable éponge.

C’était d’ailleurs le seul point qu’elle avait en commun avec son père qui lui aussi était une véritable éponge à la différence que ce dernier exerçait son talent au café de la cirrhose et de la silicose réunie car cette histoire se passait à Calais, ville minière du nord. (C’est moi qui raconte alors je décide à l’unanimité plus une voix que Calais fut une grande ville minière. Non mais !)

Ainsi dans la bonne ville de Calais vivait une petite fille qui s’appelait Perséphone car elle était née le jour du printemps. Elle vivait dans un quartier agréable au bout d’une impasse et au bord d’une petite place où elle avait l’habitude de jouer en toute quiétude car seuls les habitants du quartier y circulaient avec la plus grande prudence.

A gauche de sa maison vivait un couple de retraités qui partageait leur temps entre leur jardin potager, leurs petits enfants et le bénévolat qu’ils exerçaient dans plusieurs associations. Ils n’étaient pas sectaires et on les voyait aux restos du cœur, à la croix rouge ou au secours catholique. Aider les gens en difficulté n’était pas pour eux faire acte de générosité. C’était naturel, un peu comme une fonction biologique, comme la respiration ou la circulation sanguine. Ne pas le faire les aurait plongés dans un profond malaise. Plusieurs fois par semaine ils partaient avec leur vieille voiture chargée de cagettes de fruits et légumes de leur jardin. Et quand le jardin ne produisait pas ils allaient en acheter quelques uns au supermarché afin de ne pas arriver les mains vides. Le jardin c’était l’affaire du grand-père. La grand-mère, elle, faisait la cuisine et elle emportait souvent une grande marmite fumante dont s’échappait des odeurs appétissantes. En fin d’après-midi, le vieux couple rentrait chez lui les cagettes et la marmite vide et un peu désespéré d’avoir fait si peu.

A droite vivait un monsieur tout seul, taciturne, dont on savait peu de choses si ce n’est qu’il s’absentait souvent et qu’ils avaient beaucoup de chiens dans son jardin. Ces chiens on ne les voyait jamais c’est pour cela qu’elle fut très surprise, un matin, de voir sortir le monsieur avec un petit chien noir qu’il tenait attaché au bout d’une corde. Elle s’approcha de lui et le trouva très maigre mais elle le caressa quand même car elle adorait les animaux et ses parents ne voulaient pas en entendre parler.
-Comment s’appelle-t-il ? demanda-t-elle.
-Il s’appelle Paf lui répondit il et il partit, tirant le chien, qui aurait bien voulu rester jouer avec la fillette.


Un matin, vers dix heures, alors qu’elle jouait sur la petite place, elle entendit un grand bruit de moteur et elle eut juste le temps de sauter sur le trottoir. Une voiture de gendarmerie arriva à toute vitesse et se gara devant la maison du monsieur au petit chien. Les gendarmes descendirent et tapèrent au portail. Comme personne ne répondit ils l’enfoncèrent. Le spectacle n’était pas beau à voir. Presque tous les chiens étaient couchés, certains étaient morts de faim, attachés au bout de leur chaîne. Par l’ouverture elle vit la petite tête de Paf. Il était mort lui aussi et son petit cadavre avait été à moitié dévoré par les plus gros. Elle ne comprit pas tout de suite de quoi étaient mortes toutes ces bêtes. Les gendarmes le lui expliquèrent très vite, sans ménagement, comme des gendarmes quoi…

La nuit qui suivit fut très agitée pour la petite Perséphone. Elle voyait des chiens morts autour de son lit, elle entendait le petit Paf qui l’appelait. Elle entendait des cris sur la place et elle voyait une lumière bleue, comme un petit phare, qui balayait le plafond de sa chambre. Ce sont les cris qui l’ont réveillée. Elle ne rêvait pas, il y avait des gens qui criaient dans la rue et la lumière bleue lançait bien des éclairs. Elle s’approcha de la fenêtre et elle vit la même voiture que la veille avec les mêmes gendarmes, en tout cas ils étaient habillés pareils. C’étaient le grand-père et la grand-mère qui criaient, et d’autres voisins aussi, et ses parents aussi étaient là. Certains en pyjamas, en robe de chambre, à moitié habillé. Les gendarmes étaient nombreux. Plusieurs étaient dans la maison, d’autres avaient placés les deux retraités dans leur camion. La grand-mère pleurait. Le grand-père se débattait. Il prit quelques coups sur la tête. Les autres sortirent enfin de la maison et les trois voitures démarrèrent en trombe.

Il était une fois…...cette histoire je ne l’ai pas inventée. Je l’ai entendue en plusieurs morceaux sur France Inter la seule radio encore de gauche dans le PAF (Paysage Audio-visuel Français).

Je ne garantis pas que le petit chien noir s’appelle Paf mais je suis sûr qu’il y a beaucoup d’animaux maltraités.

J’ai bien entendu un matin, il y a peu, la radio précitée annoncer que la PAF (Police Aux Frontières) avait débarqué dès potron-minet chez un couple de retraités à Calais ou pas loin dont la seule faute était d’avoir donné à manger à des sans-papiers, d’avoir parfois rechargé leur téléphone portable et de les avoir parfois laissé se doucher chez eux…

Ma petite Perséphone chérie comment pourrais je t’expliquer que dans ton pays on puisse punir un homme parce qu’il n’a pas donné à manger à son chien et punir ses voisins parce qu’ils ont donné à manger à d’autres hommes ?

Essaie de te rendormir mon petit Cœur, c’est un mauvais rêve, ça va passer…..

dimanche 8 mars 2009

Le bon sens...

Insomnie....je regarde mon radio réveil, il affiche trois heures. A tâtons je coupe la sonnerie, réglée sur six. Ma moitié est au milieu du lit. Sa respiration régulière atteste de son sommeil. Son parfum flotte encore autour d'elle. Je crois reconnaître Guerlain .J'entends le clapotis de la pluie sur le toit. Je suis complètement réveillé maintenant. Mon cerveau va chercher dans ma mémoire le goût du café. Je me lève: ma nuit est finie.

Devant ma tasse fumante à l'odeur familière, la radio en sourdine, je me repasse les quelques minutes de lucidité depuis mon réveil. Sitôt les connections rétablies nos sens se mettent en marche.Agents de liaison entre le monde qui nous entoure et notre conscience. Quelle belle machine tout de même! Innés mais pas seulement. On sait bien que la perte d'un sens permet d'en développer d'autres.Les aveugles par exemple perçoivent mieux les sons et développent un toucher très fin qui leur permet la lecture du braille.

Pourtant certains philosophes (dont Kant je crois mais je ne suis pas sûr...) établissent une hiérarchie dans l'approche de l'art que nous permettent nos sens. Ils distinguent les sens majeurs, nobles que sont la vue et l'ouïe des autres sens qui sont plus vulgaires en ce sens (justement) que les seconds font référence directement au corps et la vue et l'ouïe à l'esprit. La référence au corps implique une consommation et/ou un contact alors que la liaison à l'esprit introduit une distance entre l'objet et celui qui l'observe. Ce n'est pas ce que je pense. Les sens comme les autres caractères qui nous composent peuvent se développer si on les travaillent et si l'on a, au départ, quelques facilités naturelles. C'est sûr que si vous faites pas la différence entre le cri du babouin et le son d'un violon, vous aurez beau vous crever les tympans en écoutant les grands opéras vous ne serez pas transportés. Prenons la musique justement. Pour apprécier complètement une oeuvre, la décrypter, en évaluer l'interprétaion il faut bien sûr avoir une culture musicale, il faut avoir une grille de lecture. Pour autant ne peut on pas être ému aux larmes en écoutant le Réquiem de Mozart dans la cathédrale de Chartres? Ne peut-on rester une heure figé devant le David de Michelange? Sauf à avoir les papilles détruites suite à des absorptions massives de coca-cola, ne peut on pas, sans être un grand oenologue, apprécier un grand vin avec un grand plaisir? Et ainsi de suite...

Certes les puristes, les élitistes vous diront que vous êtes passé à côté de l'essentiel. Il y aura toujours une poignée d'imbéciles persuadés de faire l'opinion et qui ne supportent pas d'être plus de 4 à avoir compris le dernier film de Godard comme disait Desproges.

Hé bien oui je goûte, j'apprécie, j'aime, je me régale et je ne suis pas un spécialiste dans bien des choses qui me procurent des émotions profondes.

Et alors où est le mystère? J'arrive bien à reconnaître les cons bien que n'en étant pas un moi même!

vendredi 27 février 2009

J'ai tout mon temps...

J’ai tout mon temps disait la pierre aux arêtes vives. J’ai tout mon temps pour devenir galet. Pendant que passeront des milliers de vos vies. Pendant que tant d’êtres naîtront et mourront, je roulerai mon temps au fond de la mer « toujours recommencée » comme disait le poète de «l’île singulière».

Je roulerai ma vie mais sans souffrance, avec la patience de l’éternité.

Comment dites vous ? Je ne sers à rien ? Ma vie est vide ? Je suis froid donc sans vie, sans plaisir, sans projet?

Et être toujours bercé par le ressac n’est ce pas une belle vie ?

Et être poli par de minuscules grains de sable, par l’eau, et même par le vent à marée basse n’est ce pas un bel emploi du temps ?

Et avoir pour but d’être doux sous vos pieds, de vous caresser au lieu de vous blesser, de faire en roulant ce bruit si doux, si rassurant que ceux qui habitent au bord de la mer ne peuvent plus s’en passer n’est ce pas un beau projet ?

Et puis avoir vu passer sur la même plage vos plus lointains ancêtres et puis Hannibal et Christophe Colomb et un jour vous et vos enfants au couchant d'un jour d'été....et si vous saviez combien de fois vos mains m'ont caressé, combien de fois j'ai roulé sous vos pieds... Oui telle a été ma vie: prendre part à la votre de la manière la plus humble qui soit mais vous conviendrez avec moi que la plupart d'entre vous n'a pas plus d'incidence sur le sort du monde que le simple galet que je suis.

J’entends –parce que j’entends bien sûr- j’entends que les pôles fondent et que le niveau des mers va monter. Cela me chagrine car je sais que des centaines de millions d’entre vous vivent au bord de l’eau et vont devoir partir. Pour moi cela ne changera rien : la vague me ramènera toujours sur la plage et j’y découvrirai un nouveau paysage pour continuer mon plaisir de Sisyphe.

Et si demain vous faites exploser la bombe je serai encore là, même pas ébloui par son éclat et vous passerez près de moi, fuyant la fin de votre monde pour aller nulle part. Ne faites pas cette folie. Pensez toujours à vos enfants. Que même les hommes raisonnent comme des femmes, qui, pour avoir porté la vie, en sont plus respectueuses. J’ai envie d’être un minuscule grain de sable entre les orteils de vos arrière arrière arrière petits enfants. Et pour ce faire il me faut beaucoup de temps. Alors donnez leur cette chance de me rencontrer un jour et quand ils me feront couler entre leurs doigts je leur parlerai de vous et ils vous seront reconnaissant d’avoir permis que nos routes se croisent…

Il faut que je vous laisse car la marée arrive et j'ai rendez vous avec la mer.