mardi 8 février 2011

Chronique des jours fériés anglais

Le bruit court qu’au Royaume Uni on pourrait supprimer le jour férié du 1er Mai et le reporter en automne, période de l’année moins dotée en jours de repos officiel.

Pourquoi pas.

Alors allons y. lâchons nous et imaginons un calendrier non plus figé comme l’ont adopté les grégoriens en l’an jesaisplusquand mais souple, adaptable, libre, libéral. D’ailleurs certains ont déjà bien commencé. Par exemple dans tous ces pays –dont le notre- où le libéralisme fait sa loi en supprimant toutes celles qui existent, qu’observe-t-on ? Que le calendrier des pauvres a changé. Grâce à cette souplesse apportée à la gestion du temps, les fins de mois ne commencent plus le 20 mais le 5 et bientôt elles commenceront à nouveau le 20, mais celui du mois précédent. C’est ce régime abscond qui préconise l’ouverture des magasins le dimanche, les jours fériés, le jour, la nuit car la vie de l’homme ne peut, ne doit pas être autre chose qu’un acte de consommation et ce depuis qu’il est imaginé en rêve par ses futurs géniteurs jusqu’à largement après sa mort. Tout s’achète et tout se vent. La limite, c’est juste que ces salauds de pauvres n’achètent pas !

Allons toujours plus loin. Pourquoi ne pas déplacer les jours fériés à la tête du client, personnaliser les jours fériés ? Bien sûr c’est le patron qui décidera de ce planning à la carte et quand vous rentrerez de congés, fin aout, vous apprendrez que le 1er Janvier, le 14 Juillet et le 11 novembre sont tombés cette année en plein milieu de votre mois d’Aout à vous mais pas sur celui de vos compagnons de labeur qui ont bossé tout le mois.

Allons encore plus loin dans le délire. Mais cette fois positionnons nous côté des non patrons. Pourquoi faudrait il toujours conserver cette suite barbante à force de répétitions qui commence avec le chiffre 1 et se termine le 31 pour les mois les plus longs ? Mon mois à moi débuterait le 31 avec l’encaissement du salaire. Comme je suis prélevé le 10 pour les impôts et le reste, je décide à l’unanimité plus une voix (comme dans l’ancienne Egypte (celle de Moubarak)) je décide donc de supprimer le 10 mois et je me fais même un mois de 31 jours mais avec seulement des 31 pour encaisser tous les jours.

Allons toujours plus loin et attrapons à bras le corps les bornes de l’idiotie la plus crasse et portons les à l’horizon de l’absolu, là où Audiard faisait dire à Ventura : « Les cons ça ose tout c’est même à ça qu’on les reconnaît ». Imaginons alors un calendrier comme les montres molles du fou de Port Lligat, où le temps, se moquant des lois de la physique, n’obéirait plus qu’à celles du fric et du pouvoir (oui je sais c’est pareil !), un calendrier sans repères, une époque où le temps aurait été aboli, un temps sans passé ni futur, juste du présent qui se passe de la réflexion, une époque bénie pour les décideurs sans scrupule qui aurait ramené l’homme à l’état animal qui vit toujours tout pour la première fois, comme un eternel recommencement.

Les Anglais ont inventé beaucoup de choses dont le nonsense. Ben du coup l’humour anglais me fait moins rire.

6 commentaires:

Venus a dit…

Il faut donc en revenir aux Monty Python pour qu'ils redeviennent comiques pour de vrai :)

Hadès a dit…

Ah ceux là c'est pas David Cameron qui pourra les remplacer parce que lui aussi il fait rire mais d'abord il ne le fait pas exprès et ensuite si les anglais rient c'est jaune...

Anonyme a dit…

C'est pas l'humour Anglais mais, ta plume ironique qui me donne un immense plaisir!

Hadès a dit…

Merci Mac
J'espère que tu vas bien. Je prends souvent de tes nouvelles chez toi. La pêche a été bonne. Comme quoi le poisson peut être méchant quand il veut puisqu'il mord!

GITES DU PARC***, Vendée a dit…

Bonjour
Il faudrait noter que, lorsqu'en France un jour férié tombe un dimanche, ça reste un dimanche.
Chez les brits, les anglishes du moins, lorsqu'un jour férié tombe un dimanche, celui-ci est repporté au lundi : Qui s'en plaindra, à part peut-être le boss ?
C'est pas beau ça ? A quand en France ?

Christine

Hadès a dit…

My Dear Christine
Encore une subtilité de nos chers amis anglais que j'aime malgré Jeanne d'Arc et Napoléon et surtout, surtout, malgré les mauvais souvenirs des rencontres à XV...

Ce cadeau a du échapper à Maggy à l'époque où elle sévissait au 10 Downing Street!