dimanche 8 mars 2009

Le bon sens...

Insomnie....je regarde mon radio réveil, il affiche trois heures. A tâtons je coupe la sonnerie, réglée sur six. Ma moitié est au milieu du lit. Sa respiration régulière atteste de son sommeil. Son parfum flotte encore autour d'elle. Je crois reconnaître Guerlain .J'entends le clapotis de la pluie sur le toit. Je suis complètement réveillé maintenant. Mon cerveau va chercher dans ma mémoire le goût du café. Je me lève: ma nuit est finie.

Devant ma tasse fumante à l'odeur familière, la radio en sourdine, je me repasse les quelques minutes de lucidité depuis mon réveil. Sitôt les connections rétablies nos sens se mettent en marche.Agents de liaison entre le monde qui nous entoure et notre conscience. Quelle belle machine tout de même! Innés mais pas seulement. On sait bien que la perte d'un sens permet d'en développer d'autres.Les aveugles par exemple perçoivent mieux les sons et développent un toucher très fin qui leur permet la lecture du braille.

Pourtant certains philosophes (dont Kant je crois mais je ne suis pas sûr...) établissent une hiérarchie dans l'approche de l'art que nous permettent nos sens. Ils distinguent les sens majeurs, nobles que sont la vue et l'ouïe des autres sens qui sont plus vulgaires en ce sens (justement) que les seconds font référence directement au corps et la vue et l'ouïe à l'esprit. La référence au corps implique une consommation et/ou un contact alors que la liaison à l'esprit introduit une distance entre l'objet et celui qui l'observe. Ce n'est pas ce que je pense. Les sens comme les autres caractères qui nous composent peuvent se développer si on les travaillent et si l'on a, au départ, quelques facilités naturelles. C'est sûr que si vous faites pas la différence entre le cri du babouin et le son d'un violon, vous aurez beau vous crever les tympans en écoutant les grands opéras vous ne serez pas transportés. Prenons la musique justement. Pour apprécier complètement une oeuvre, la décrypter, en évaluer l'interprétaion il faut bien sûr avoir une culture musicale, il faut avoir une grille de lecture. Pour autant ne peut on pas être ému aux larmes en écoutant le Réquiem de Mozart dans la cathédrale de Chartres? Ne peut-on rester une heure figé devant le David de Michelange? Sauf à avoir les papilles détruites suite à des absorptions massives de coca-cola, ne peut on pas, sans être un grand oenologue, apprécier un grand vin avec un grand plaisir? Et ainsi de suite...

Certes les puristes, les élitistes vous diront que vous êtes passé à côté de l'essentiel. Il y aura toujours une poignée d'imbéciles persuadés de faire l'opinion et qui ne supportent pas d'être plus de 4 à avoir compris le dernier film de Godard comme disait Desproges.

Hé bien oui je goûte, j'apprécie, j'aime, je me régale et je ne suis pas un spécialiste dans bien des choses qui me procurent des émotions profondes.

Et alors où est le mystère? J'arrive bien à reconnaître les cons bien que n'en étant pas un moi même!

6 commentaires:

Anonyme a dit…

Un régal de lucidité!Toujours en haut du pavé!Bonne journée!

Anonyme a dit…

Eh bien ! L'insomnie te va bien, Hadès !
En ce moment, j'ai beau chercher les heures, impossible de trouver celle qui me va le mieux... :-)

Katchina a dit…

S'il faut en croire Confucius, l'expérience est une lanterne que chaque humain porte dans son dos. Malheureusement elle n'éclaire que le chemin déjà parcouru.

Hadès a dit…

Merci Mac. toujours aussi axcessif dans tes louanges!!!Tu passes combien de temps par jour sur ton blog?

Plus je vieillis et moins je dors. Aujourd'hui c'est souvent moins de 6 heures. Comme chante Georges "nous avons toute la vie pour nous amuser, nous avons toute la mort pour nous reposer..."Et toi Bérénice te faut il beaucoup de sommeil?

Katchina
Dans un propos récent j'avais dis tout ce que la Chine nous avait apporté. Les pensées et maximes de ces sages sont parfois aussi complexes que leurs casse-têtes ou leurs meubles en kit et même quand il n'y est pas question de lanterne elles éclairent nos vies.

Je veux vous dire à vous et à ceux que je cotoie parfois chez eux: ne m'en veuillez pas de pas y intervenir plus souvent. J'y viens régulièrement mais malgré mes courtes nuits j'ai peu de temps libre ...mais je vais essayer.

Je vous embrasse...

Anonyme a dit…

Cette référence à la citation de Confucius me rappelle des souvenirs, Katchina !

Quant à ta question, Hadès... heu... j'ose dire... oui ! ;-)

Katchina a dit…

Une existence antérieure, Dame Bérénice …
;-)