vendredi 30 mai 2008

Faut il supprimer les fonctionnaires?

En ce début de siècle où les désordres planétaires sont partout ne serait il pas temps de se poser la question. Mon hôte est fonctionnaire. De l’Education Nationale : les pires …et les plus nombreux. En plus c’est même pas un prof, non, juste un administratif . Surprise générale hein ? Vous ne saviez pas qu’il y avait des personnels administratifs dans les collèges et les lycées ? Des petites mains qu’on ne voit jamais et qui travaillent dans l’ombre.

Avant d’aller plus loin, je tiens à préciser que pour faciliter la compréhension de ce billet, j’ai utilisé un vocabulaire courant mais abscond pour la plupart des fonctionnaires : le verbe « travailler » par exemple est très peu usité à la première personne du singulier et toujours au passé compliqué (parce que simple ça ne se fait pas dans l’administration). Un fonctionnaire dira donc : « Hier j’ai travaillé » ce qui reste assez difficile à vérifier sauf à mesurer quotidiennement la surface de forêt amazonienne abattue car l’administration produit essentiellement du papier même en ces temps de numérisation de la communication il y a encore des services qui ne connaissent que la bonne feuille A4 et il y a des futuristes qui, placés juste au-dessus d’eux dans l’échelle de la modernité, viennent de passer brutalement au minitel…..

Avant l’extermination complète de cette espèce, il conviendrait d’en conserver un couple qu’on pourrait installer au Pavillon de Breteuil à Sèvres à côté du mètre étalon. Ainsi les générations futures pourraient admirer à loisir et pour les siècles des siècles (j’aime bien cette expression) les derniers représentants de cette tribu heureusement disparue qui a sclérosé le beau pays de France pendant si longtemps.

J’entends déjà vos esprits chagrins s’élevaient contre de tels propos. Je suis au regret de vous dire que vous n’êtes pas dans le vent de l’histoire. Nous sommes enfin en marche vers cette société parfaite où chacun gagnera en fonction de ses mérites. Une société où, comme le disait l’éternel regretté Pierre Desproges : « En temps de paix le riche prendra la sueur au front des pauvres et en temps de guerre, le pauvre prendra la place des riches……au front également » J’entends déjà vos arguments : mais je connais des instituteurs qui adorent leur gosse et qui ne ménagent ni leur temps ni leur peine et des infirmières qui ne prennent pas tous leurs congés pour faire fonctionner leur service….et alors ce n’est que justice ! Ces gens ont la sécurité de l’emploi et ils doivent donc en payer le prix avec une reconnaissance qu’on peut mesurer avec un coefficient voisin de zéro et des salaires qui, s’ils étaient connus, déclencheraient bien des rires.

L’Etat doit se recentrer sur ses taches régaliennes. Je crois utile de vous rappeler que, pour ceux qui rêvent d’un nirvana à très court terme sur cette planète (c'est-à-dire un monde sans fonctionnaire), les taches régaliennes se réduisent à une seule : la violence légitime c'est-à-dire le maintien de l’ordre avec son donneur d’ordre justement que serait la justice. Tout le reste peut et doit être privatisé ! Dieux merci c’est bien parti et ceux qui pensent naïvement que l’Etat peut avoir un rôle de régulateur de l’économie et de réducteur des inégalités en seront pour leur argent le jour où on leur aura prouvé par a + b que seule une société basée sur le profit a des chances de durer.

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