Il est 5H30, le jour se lève, le soleil ne devrait pas tarder, c’est toujours le jour qui se lève le premier , c’est lui qui prépare le café tous les matins. Parfois même l’autre feignasse ne se lève pas avant midi, parfois même il reste caché/couché pendant plusieurs jours, plusieurs semaines et même plusieurs mois parait il là-haut vers le nord.
Par la fenêtre on entend le rossignol. Il n’arrête pas le bougre. Il sait que ses jours sont comptés alors il vit à cent à l’heure. Il me fait penser à l’empressement de la nature en haute montagne : elle n’a que quelques semaines pour pousser, fleurir, se reproduire alors dès que la terre commence à se réchauffer elle explose.
On a coutume de croire que seul l’homme a une conscience, qu’il est le seul à se savoir exister, se situer dans le temps et savoir qu’il va mourir. Les autres êtres vivants ne semblent réagir que dans l’instant et tout vivre pour la première fois. Bien sûr ils mémorisent leurs expériences : ceux qui chassent par exemple vont améliorer leur technique. Mais pas de conscience dans cet enregistrement.
Changeons d’échelle et au lieu de prendre un être vivant isolé prenons un groupe : les insectes sociaux par exemple comme les fourmis ou les abeilles. Une abeille toute seule même dans les conditions météo idéales de l’été vit en moyenne 45 jours mais isolez là de la ruche et en quelques heures elle sera morte. Et à l’intérieur de la ruche, où il y a des dizaines de milliers d’abeilles règne une organisation parfaite, spartiate certes, impitoyable oui mais qui assure la pérennité de la colonie. Tout ceci relève du comportement naturel nous dit on. Soit.
Changeons d’espèces et allons faire un tour chez les végétaux. Prenons certaines variétés d’acacias qui vivent en Afrique à ne pas confondre avec les robiniers faux acacias qui vivent en Europe (n’est ce pas Perséphone ? elle confond toujours). Certaine espèce voit sa végétation sommitale souvent mangée par les girafes. Cet arbre a développé au fil du temps une défense naturelle et quand une girafe commence à grignoter ses feuilles, il émet une substance toxique et la grande dégingandée est obligée d’abandonner le buffet mais l’ingéniosité de l’arbre -et au-delà de Mère Nature- ne s’arrête pas à faire fuir la girafe. Cette substance, portée par le vent, va croiser d’autres acacias qui, réceptifs à ce qu’il faut bien appeler un message d’alerte, vont se mettre eux aussi à produire le même répulsif et inciter les girafes affamées à passer leur chemin.
Changeons à nouveau d’échelle et aussi d’espèces. Ne prenons plus un individu, animal ou végétal, ni un groupe d’individus mais la totalité des espèces mais aussi l’espace sur lesquels elles s’ébattent dans la plus grande insouciance. Bref prenons la terre dans sa globalité et qu’observons nous ? Qu’elle se comporte comme une espèce isolée, qu’elle a un comportement « naturel » -le contraire aurait été étonnant- mais que des changements brusques peuvent apparaître. Son comportement « naturel’ qu’on appelle l’évolution, s’étale sur plusieurs milliers, millions et parfois même milliards d’années et ses changements brusques sur quelques siècles et parfois même sur quelques dizaines d’années : le réchauffement climatique par exemple ressemble fort à une réaction à une agression, celle de l’espèce humaine bien sûr.
A ce stade du match je vous laisse cinq minutes pour la pose cigarette, bière, toilettes dans l’ordre qui vous plaira- pardon mesdames de ces propos très masculins- et pas machistes- mais qui ne font finalement que mettre à nu l’extrême délicatesse qui vous caractérise. Bon c’est bon tout le monde est revenu ? Messieurs c’est fini : les canettes sont ouvertes , les braguettes sont fermées et non le contraire ? Alors le match reprend.
A ce moment de la partie, je suis sûr que vous êtes en train de vous dire que ce mec fume et fume de plus en plus tôt le matin. Pas du tout et je le prouve.
Je vais essayer de mettre en adéquation ce qui précède avec une théorie mathématique assez récente –elle date des années 70- la théorie des fractales. Je vais faire simple car je serai bien em……si je devais rentrer dans les détails et je ne suis pas sûr d’être simple en voulant ne pas être compliqué (j’ai été clair là non !).
Une fractale est une forme infiniment imbriquée dans elle-même dont certaines parties sont semblables au tout. La nature nous offre maints objets fractals: une feuille d'arbre ressemble à l'arbre lui-même, un caillou évoque une montagne, un morceau de chou-fleur ressemble au chou-fleur en entier.et la Bretagne, par exemple, est un objet fractal parce que quelle que soit l’échelle à laquelle on l’observe –espace, avion, au niveau du sol- on fera les mêmes constatations sur le découpage de sa côte...La géométrie euclidienne ne pouvant pas définir avec précision ces objets naturels complexes, le mathématicien polonais –comme quoi y a des polonais qui picolent pas – Benoit Mandelbrot a développé la théorie des fractales pour décrire ces formes.
Maintenant que vous savez à quoi sert cette théorie vous vous demandez qu’elle est son utilité au quotidien : infinie et dans beaucoup de domaines comme l’informatique, la médecine, la construction, etc.…La construction par exemple : on s’est aperçu que le relief des côtes amortissait le bruit des vagues et cette observation associée à la théorie des fractales, a permis de construire des murs antibruit beaucoup plus efficaces.
Quel rapport avec tout ce qui précède ?
Raisonnons par analogie et appliquons la théorie des fractales non plus à des objets mais aux comportements que l’on observe sur terre. Nous constatons que tous les êtres vivants communiquent entre eux et que la terre, inerte, communique aussi avec le vivant qu’elle supporte – et le mot est plein de sens aujourd’hui- .Quelle que soit l’échelle à laquelle on se place sur terre il existe une communication entre tout ce qui existe vivant ou pas. Dès lors pourquoi serions-nous les seuls à avoir une conscience ? Si ce n’est à cause de notre modestie anthropomorphique qui nous pousse, comme je le rappelai au début de cette séance d’hypnose collective, à nous croire les seuls êtres pensants. La théorie des fractales , si on pouvait l’appliquer au comportement, permettrait de prouver qu’il existe une conscience collective, totale, dont la conscience humaine ne serait qu’une émanation, peut-être la plus développée –mais pas la plus raisonnable-.
C’est à cette hypothèse que je voulais en venir. Je crois que tout ce qui existe pense et participe du même mouvement. Reste à le prouver aux scientifiques dont au sujet desquels vous savez ce que je pense !
Bon ben ça me vaut rien de me lever à 5H00 du matin, moi. Je t’ai un de ces coups de barre …
mardi 24 juin 2008
lundi 23 juin 2008
La petite Elvire
Mon hôte travaille avec des enfants, allez ce n’est pas traduire grand secret si je vous dis que c’est dans un collège avec la tranche d’âge 11/16 ans. Le bel âge : celui où ils sont à la fois le plus chiant (y a pas d’autre mot je crois) et le plus attachant ce laps de temps très court où les petites filles deviennent femme dont on dit qu’elle est si belle au sortir de l’enfance et les petits garçons de grands benêts et je suis poli.
On vit avec nos enfants tous les jours alors parfois on ne les voit pas grandir mais de l’extérieur, les gosses des autres on les voit de temps en temps et parfois on ne fait pas attention à eux pendant plusieurs semaines, plusieurs mois et tout d’un coup on voit débarquer une grande pleine de seins ou un grand plein de poils et dans tous les cas de boutons et de doute. Ils sont merveilleux et je les adore même les plus durs peut-être davantage que les autres les plus durs. On ne prête qu’aux riches et ils sont très riches de souffrance et y a des gosses qui souffrent vous n’avez pas idées. Des petiots qui n’ont rien à faire des math, du français ou des sciences de la vie et de la terre. Ils viennent chercher au collège un équilibre, une reconnaissance, des repères qu’ils n’ont plus, qu’ils n’ont peut-être jamais eu.
Des familles à la Zola pas toujours très pauvre mais souvent et souvent avec le cortège de béatitudes qui va avec : pas de boulot ou des trucs à mi-temps pour 6 mois (juste de quoi faire plaisir aux statisticiens du chômage), et puis aussi un des parents qui picole (parfois les deux) enfin le quart monde quoi. Ca existe devant chez moi donc devant chez vous. Et çà vous fait des gosses brisés à qui il faudrait 7 vies comme les chats, pour arriver à en vivre une à peu prés correcte. Alors avec l’assistante sociale on essaie de repérer les enfants en situation difficile. Les repérer c’est facile, intervenir ça l’est moins. Mais l’AS elle sait faire : trouver les mots, amener les situations qui permettent de parler aux enfants comme à leurs parents. Parce que vous avez remarqué que, autant les pleins aux as ils s’étalent au grand jour, autant les fauchés sont très discrets c’est pour çà d’ailleurs que l’on croit qu’ils n’existent pas et donc que l’on ne fait rien pour eux.
La petite qui m’amène à vider mon sac ce soir s’appelle Elvire : un petit bout de chou de rien du tout que l’AS suivait depuis quelques temps et dont elle pensait qu’elle ne mangeait pas à sa faim. Elle m’avait prévenu et un matin à l’arrivée des bus, vers 7H45, j’ai vu débarqué la petite Elvire à mon bureau.
Elle a frappé à ma porte et je suis allé lui ouvrir. Elle était là devant moi avec son petit mètre trente et ses grands yeux bleu et cernés et un grand sourire. Et l’association de ce sourire et de cette tristesse donnait une douloureuse image de désespoir. Je l’ai prise par l’épaule et je l’ai conduite à la salle à manger du personnel. J’avais prévenu le cuisinier et il avait préparé ce qu’il fallait et je lui ai servi son petit déjeuner. Je lui ai demandé si elle avait faim mais ma question était idiote : il suffisait de la regarder manger pour s’en rendre compte. Elle m’a répondu « Oh oui » en attaquant la troisième tartine. J’en aurai chialé de rage mais comme elle était là je lui ai fait un grand sourire et je lui ai dit de prendre son temps que j’allais prévenir sa prof de SVT qu’elle serait un peu en retard.
Tous les matins la petite Elvire vient prendre son petit déjeuner au collège et quand j’ai le temps je l’accompagne en prenant un café. C’est mon premier bonheur de la journée. La semaine prochaine ce sont les vacances et qui va lui donner son petit dèj à mon petit oiseau hein , toute seule chez elle avec son père fauché et le frigo vide?
Au vu de la comptabilité publique je suis fautif car je la nourris gratuitement. Pour être en règle avec le droit il faudrait que je la laisse le ventre vide. On vit une époque formidable. Que faire je ne sais pas alors je continue mon travail de fourmis et je donne à manger ou à sourire (ce qui est un peu la même chose) à des enfants. Y a pire comme métier mais tant que je continuerai à le faire c’est qu’il y aura des petites Elvire qui partiront de chez elle le ventre vide et la tête pleine de questions sur le monde où elles ont débarqué.
Pardonnes mon blues de ce soir mon pote mais les petites filles tristes me bouleversent et les grandes aussi d’ailleurs n’est ce pas Perséphone ?
On vit avec nos enfants tous les jours alors parfois on ne les voit pas grandir mais de l’extérieur, les gosses des autres on les voit de temps en temps et parfois on ne fait pas attention à eux pendant plusieurs semaines, plusieurs mois et tout d’un coup on voit débarquer une grande pleine de seins ou un grand plein de poils et dans tous les cas de boutons et de doute. Ils sont merveilleux et je les adore même les plus durs peut-être davantage que les autres les plus durs. On ne prête qu’aux riches et ils sont très riches de souffrance et y a des gosses qui souffrent vous n’avez pas idées. Des petiots qui n’ont rien à faire des math, du français ou des sciences de la vie et de la terre. Ils viennent chercher au collège un équilibre, une reconnaissance, des repères qu’ils n’ont plus, qu’ils n’ont peut-être jamais eu.
Des familles à la Zola pas toujours très pauvre mais souvent et souvent avec le cortège de béatitudes qui va avec : pas de boulot ou des trucs à mi-temps pour 6 mois (juste de quoi faire plaisir aux statisticiens du chômage), et puis aussi un des parents qui picole (parfois les deux) enfin le quart monde quoi. Ca existe devant chez moi donc devant chez vous. Et çà vous fait des gosses brisés à qui il faudrait 7 vies comme les chats, pour arriver à en vivre une à peu prés correcte. Alors avec l’assistante sociale on essaie de repérer les enfants en situation difficile. Les repérer c’est facile, intervenir ça l’est moins. Mais l’AS elle sait faire : trouver les mots, amener les situations qui permettent de parler aux enfants comme à leurs parents. Parce que vous avez remarqué que, autant les pleins aux as ils s’étalent au grand jour, autant les fauchés sont très discrets c’est pour çà d’ailleurs que l’on croit qu’ils n’existent pas et donc que l’on ne fait rien pour eux.
La petite qui m’amène à vider mon sac ce soir s’appelle Elvire : un petit bout de chou de rien du tout que l’AS suivait depuis quelques temps et dont elle pensait qu’elle ne mangeait pas à sa faim. Elle m’avait prévenu et un matin à l’arrivée des bus, vers 7H45, j’ai vu débarqué la petite Elvire à mon bureau.
Elle a frappé à ma porte et je suis allé lui ouvrir. Elle était là devant moi avec son petit mètre trente et ses grands yeux bleu et cernés et un grand sourire. Et l’association de ce sourire et de cette tristesse donnait une douloureuse image de désespoir. Je l’ai prise par l’épaule et je l’ai conduite à la salle à manger du personnel. J’avais prévenu le cuisinier et il avait préparé ce qu’il fallait et je lui ai servi son petit déjeuner. Je lui ai demandé si elle avait faim mais ma question était idiote : il suffisait de la regarder manger pour s’en rendre compte. Elle m’a répondu « Oh oui » en attaquant la troisième tartine. J’en aurai chialé de rage mais comme elle était là je lui ai fait un grand sourire et je lui ai dit de prendre son temps que j’allais prévenir sa prof de SVT qu’elle serait un peu en retard.
Tous les matins la petite Elvire vient prendre son petit déjeuner au collège et quand j’ai le temps je l’accompagne en prenant un café. C’est mon premier bonheur de la journée. La semaine prochaine ce sont les vacances et qui va lui donner son petit dèj à mon petit oiseau hein , toute seule chez elle avec son père fauché et le frigo vide?
Au vu de la comptabilité publique je suis fautif car je la nourris gratuitement. Pour être en règle avec le droit il faudrait que je la laisse le ventre vide. On vit une époque formidable. Que faire je ne sais pas alors je continue mon travail de fourmis et je donne à manger ou à sourire (ce qui est un peu la même chose) à des enfants. Y a pire comme métier mais tant que je continuerai à le faire c’est qu’il y aura des petites Elvire qui partiront de chez elle le ventre vide et la tête pleine de questions sur le monde où elles ont débarqué.
Pardonnes mon blues de ce soir mon pote mais les petites filles tristes me bouleversent et les grandes aussi d’ailleurs n’est ce pas Perséphone ?
mercredi 18 juin 2008
Des dieux et des hommes...
Est-ce que les dieux existent ? Certains d’entre vous se posent souvent la question.Le postulat de départ étant que, moi, Hadès, j’existe puisque j’ai écrit cette prose que vous êtes en train de lire . CQFD. J’entends déjà les commentaires :: ce sont les hommes qui ont créés les dieux soit pour les aider à supporter la vie et accepter l’idée de la mort soit pour pouvoir dominer leurs semblables. Ou bien encore s’il n’y avait pas de mortels il n’y aurait pas de dieux.
Il n’y a rien qui vous choque dans cette dernière phrase ? Cet anthropomorphisme est le même qui vous fait vous croire unique dans votre univers et ce qui est surprenant c’est que les croyants et les athées l’utilisent en chœur pour arriver à des positions diamétralement opposées. Cette réduction de la pensée est votre défaut majeur en tant qu’espèce. Elle aveugle votre raison et sera peut-être la cause de votre perte. Même aujourd’hui où vous avez réussi à dérégler le fonctionnement de votre caillou, la majorité d’entre vous continue à raisonner en espèce supérieure, qui, soit par choix divin (je peux vous assurer que là on n’y est pour rien) soit par résultat de l’évolution, êtes les maîtres de ce grain de poussière. Quel orgueil mal placé !
Bien sûr il y a en vous une part de déicité puisque c’est nous qui vous avons créé et j’en veux pour preuve que vous êtes capable du pire et du meilleur .comme le sont les dieux. Vous connaissez les exemples mieux que moi alors je ne vais pas vous les citer.
Pour la même raison il y a en nous un part d’humanité, celle qui nous a servi de modèle pour vous créer. Et je n’ai qu’à prendre mon cas personnel pour vous le prouver. Cet amour fou que j’éprouve pour Perséphone, il n’a rien de divin et c’est bien là ma plus grande faiblesse. Mais nous ne raisonnons pas, nous, par anthropomorphisme. Nous n’avons pas besoin de tout ramener à nous puisque nous sommes tout. Nous savons, nous, que vous n’êtes pas seuls et que même quand vous aurez disparu de votre terre, la force de vie que nous y avons insufflé sera toujours présente et prendra le relais et Mère Nature fera se développer au gré de son humeur, du vent, des courants ou de la température une espèce d’insecte, d’oiseau ou de plante. Oui ça me plait assez les plantes : imaginez une terre dominée par les fleurs c’est quand même plus chouette que les zibous pardon les obus..
Vous vous souvenez que c’est Prométhée qui vous a donné la vie et le feu. Mais si, je vous en ai parlé il y a quelque temps déjà, faut suivre hein ! Mais vous avez ensuite inventé un autre feu ; celui des étoiles et c’est là que tout a basculé. Un peu d’Histoire, Ca fait toujours du bien l’Histoire : si l’on veut savoir où l’on va, il faut savoir d’où l’on vient. Ce qui suit est très sérieux. En 1939 le manuel d’instruction de la cavalerie polonaise comportait un chapitre consacré au maniement de la lance. Six ans plus tard deux bombes atomiques explosaient sur le Japon. Vous aviez acquis une infime partie de notre pouvoir mais trop vite, sans la peur qu’aurait du vous donner la raison.. Cette raison est finalement votre seule qualité et vous semblez la négliger et comme tous les dons qu’on ne développe pas elle s’atrophie Et si finalement le but ultime de l’évolution était de vous faire remonter dans les arbres – arbres que vous n’auriez jamais du quitter comme le disait Oncle Vania……(j’espère que tout le monde connaît Oncle Vania !!)
Pas très rigolo aujourd’hui le père Hadès mais c’est normal puisqu’on parlait de votre avenir…
Il n’y a rien qui vous choque dans cette dernière phrase ? Cet anthropomorphisme est le même qui vous fait vous croire unique dans votre univers et ce qui est surprenant c’est que les croyants et les athées l’utilisent en chœur pour arriver à des positions diamétralement opposées. Cette réduction de la pensée est votre défaut majeur en tant qu’espèce. Elle aveugle votre raison et sera peut-être la cause de votre perte. Même aujourd’hui où vous avez réussi à dérégler le fonctionnement de votre caillou, la majorité d’entre vous continue à raisonner en espèce supérieure, qui, soit par choix divin (je peux vous assurer que là on n’y est pour rien) soit par résultat de l’évolution, êtes les maîtres de ce grain de poussière. Quel orgueil mal placé !
Bien sûr il y a en vous une part de déicité puisque c’est nous qui vous avons créé et j’en veux pour preuve que vous êtes capable du pire et du meilleur .comme le sont les dieux. Vous connaissez les exemples mieux que moi alors je ne vais pas vous les citer.
Pour la même raison il y a en nous un part d’humanité, celle qui nous a servi de modèle pour vous créer. Et je n’ai qu’à prendre mon cas personnel pour vous le prouver. Cet amour fou que j’éprouve pour Perséphone, il n’a rien de divin et c’est bien là ma plus grande faiblesse. Mais nous ne raisonnons pas, nous, par anthropomorphisme. Nous n’avons pas besoin de tout ramener à nous puisque nous sommes tout. Nous savons, nous, que vous n’êtes pas seuls et que même quand vous aurez disparu de votre terre, la force de vie que nous y avons insufflé sera toujours présente et prendra le relais et Mère Nature fera se développer au gré de son humeur, du vent, des courants ou de la température une espèce d’insecte, d’oiseau ou de plante. Oui ça me plait assez les plantes : imaginez une terre dominée par les fleurs c’est quand même plus chouette que les zibous pardon les obus..
Vous vous souvenez que c’est Prométhée qui vous a donné la vie et le feu. Mais si, je vous en ai parlé il y a quelque temps déjà, faut suivre hein ! Mais vous avez ensuite inventé un autre feu ; celui des étoiles et c’est là que tout a basculé. Un peu d’Histoire, Ca fait toujours du bien l’Histoire : si l’on veut savoir où l’on va, il faut savoir d’où l’on vient. Ce qui suit est très sérieux. En 1939 le manuel d’instruction de la cavalerie polonaise comportait un chapitre consacré au maniement de la lance. Six ans plus tard deux bombes atomiques explosaient sur le Japon. Vous aviez acquis une infime partie de notre pouvoir mais trop vite, sans la peur qu’aurait du vous donner la raison.. Cette raison est finalement votre seule qualité et vous semblez la négliger et comme tous les dons qu’on ne développe pas elle s’atrophie Et si finalement le but ultime de l’évolution était de vous faire remonter dans les arbres – arbres que vous n’auriez jamais du quitter comme le disait Oncle Vania……(j’espère que tout le monde connaît Oncle Vania !!)
Pas très rigolo aujourd’hui le père Hadès mais c’est normal puisqu’on parlait de votre avenir…
mardi 10 juin 2008
Le casseur de cailloux et la cathédrale
Ce n’est pas à toi mon pote que je ferai l’injure d’apprendre que la recherche du bonheur est l’une de vos principales activités et la société dans laquelle vous vivez vous persuade chaque jour un peu plus que la promesse du bonheur est dans la consommation immédiate et continue. Se positionner dans un projet de croissance infinie est un non-sens puisque les ressources de la terre sont, elles, limitées. La consommation est mortifère. Elle ne donne pas le bonheur, elle donne le bien-être, ce qui est immédiat ce qui vous empêche d’attendre un jour meilleur parce que l’on veut tout tout de suite alors que le bonheur nécessite une réflexion, un projet et que ce projet se construit et nous oblige à la patience. La projection dans l’avenir est d’ailleurs une spécificité humaine (du moins sur votre planète) Ce qui donne de la valeur aux choses c’est le temps qu’il faut pour les obtenir. Certes il faut un minimum de confort matériel mais ce qui détermine le bonheur c’est le sens qu’on donne à ce que l’on fait.
Je ne résiste pas au plaisir de citer Boris Cyrulnik qui raconte la fable du casseur de cailloux qui est attribuée (à tort semble t il ) à Charles Péguy ;
« Charles Péguy va en pèlerinage à Chartres. Il voit un type fatigué, suant, qui casse des cailloux. Il s’approche de lui: «Qu’est-ce que vous faites, monsieur? – Vous voyez bien, je casse les cailloux, c’est dur, j’ai mal au dos, j’ai soif, j’ai chaud. Je fais un sous métier, je suis un sous-homme.» Il continue et voit plus loin un autre homme qui casse les cailloux; lui n’a pas l’air mal. «Monsieur, qu’est-ce que vous faites? – Eh bien, je gagne ma vie. Je casse des cailloux, je n’ai pas trouvé d’autre métier pour nourrir ma famille, je suis bien content d’avoir celui-là.» Péguy poursuit son chemin et s’approche d’un troisième casseur de cailloux, qui est souriant, radieux: «Moi, monsieur, dit-il, je bâtis une cathédrale.» Le fait est le même, l’attribution du sens au fait est totalement différente. Et cette attribution du sens vient de notre propre histoire et de notre contexte social. Quand on a une cathédrale dans la tête, on ne casse pas les cailloux de la même manière »
Il faut lire Cyrulnik : c’est une joie de l’esprit. Il nous ouvrira des portes dont on ignorait jusqu’à l’existence. Il nous apprendra à mieux nous connaître et à mieux appréhender nos semblables. Enfin et surtout, si vous vivez déjà en enfer sur terre , il vous aidera peut-être à en sortir : tout ça n’est pas très cohérent dans la bouche d’Hadès .C’est encore mon humanité qui reprend le dessus . Il va falloir que je me surveille ……....
Je ne résiste pas au plaisir de citer Boris Cyrulnik qui raconte la fable du casseur de cailloux qui est attribuée (à tort semble t il ) à Charles Péguy ;
« Charles Péguy va en pèlerinage à Chartres. Il voit un type fatigué, suant, qui casse des cailloux. Il s’approche de lui: «Qu’est-ce que vous faites, monsieur? – Vous voyez bien, je casse les cailloux, c’est dur, j’ai mal au dos, j’ai soif, j’ai chaud. Je fais un sous métier, je suis un sous-homme.» Il continue et voit plus loin un autre homme qui casse les cailloux; lui n’a pas l’air mal. «Monsieur, qu’est-ce que vous faites? – Eh bien, je gagne ma vie. Je casse des cailloux, je n’ai pas trouvé d’autre métier pour nourrir ma famille, je suis bien content d’avoir celui-là.» Péguy poursuit son chemin et s’approche d’un troisième casseur de cailloux, qui est souriant, radieux: «Moi, monsieur, dit-il, je bâtis une cathédrale.» Le fait est le même, l’attribution du sens au fait est totalement différente. Et cette attribution du sens vient de notre propre histoire et de notre contexte social. Quand on a une cathédrale dans la tête, on ne casse pas les cailloux de la même manière »
Il faut lire Cyrulnik : c’est une joie de l’esprit. Il nous ouvrira des portes dont on ignorait jusqu’à l’existence. Il nous apprendra à mieux nous connaître et à mieux appréhender nos semblables. Enfin et surtout, si vous vivez déjà en enfer sur terre , il vous aidera peut-être à en sortir : tout ça n’est pas très cohérent dans la bouche d’Hadès .C’est encore mon humanité qui reprend le dessus . Il va falloir que je me surveille ……....
samedi 7 juin 2008
Histoire de famille
Petit rappel sur nos histoires de famille: chacun sait que c’est mon frére Zeus qui domine notre monde qui est bien plus vaste que votre …comment dites vous déjà…village je crois…oui c’est çà le village où il fait bon vivre, Zeus donc a du batailler ferme pour arriver à prendre le pouvoir. Je vous rappelle qu’il est le seul à n’avoir pas été dévoré par notre père ce vieux fêlé de Cronos et que c’est lui qui nous a libéré avant de prendre la place de l’ancien. On lui en est d’ailleurs tous très reconnaissant mais une fois installé sur le trône il a changé notre Zeuzeu (c’est comme çà qu’on l’appelait entre nous parce qu’il lui restait un poil de la chèvre Amalthée sur la langue). Il n’y est pas arrivé tout seul en haut et sans nous il serait resté caché en Crête toute sa vie à téter sa chèvre. Le contrat au départ était qu’on participerait aux décisions, qu’il entendrait nos avis et qu’il en tiendrait compte enfin toutes ces choses qui ont fait que vos semblables de l’époque qui vivaient juste en dessous de nous ont inventé plus tard la démocratie.
Mais le pouvoir rend sourd, aveugle et parfois aussi intéressé et c’est ce qui est arrivé à notre Zeus. Pas plus tôt installé sur son trône, il a tout oublié. Chacun d’entre nous a été enfermé dans son domaine de compétence et interdiction d’en sortir. Il contrôlait tout et dans le même temps il faisait lui ce que bon lui semblait. Je ne te raconte pas le nombre de déesses et de mortelles qu’il a abusé, à tout les sens du terme, en se transformant en tout ce que tu peux imaginer.
Dans le même temps si l’un d’entre bougeait une oreille je te dis pas le coup de 380 qu’il nous envoyait avec son sabre laser pardon sa foudre portative. Prends ce pauvre Prométhée par exemple. C’était le contraire du mauvais cheval, Prométhée, et voyant cela Zeus lui avait confié la tache de créer la vie sur terre mais Prométhée, qui ne pensait qu’à faire le bien a aussi appris aux hommes à faire le feu, ce qui était un privilège des dieux. Il a eu le temps de le regretter le pauvre bougre. Quand Zeus a vu tous ces petits feux de joie s’allumaient sur votre terre il est entré dans une colère noire et il a collé le pauvre Prométhée attaché sur un rocher avec un coin d’acier planté dans la poitrine. Mais çà n’a pas calmé Prométhée et il a continué à insulter Zeus alors celui-ci a aggravé la punition en envoyant son aigle préféré (ouais chez nous le canari çà fait mauvais genre) lui dévorer le foie tous les jours d’où l’expression que vous utilisez je crois « se faire bouffer le foie ». Bon quelques milliers d’années plus tard tout çà est rentré dans l’ordre et ils ont fait la paix.
Excuses moi je me suis laissé emporter dans mes histoires de famille et je ne sais plus où je voulais en venir ; ha oui çà me revient. Je voulais te dire que vous ne savez pas la chance que vous avez de vivre dans ce régime mis aux points par les grecs. Ce n’est pas chez vous que ce genre de choses pourrait arriver n’est ce pas ?
Mais le pouvoir rend sourd, aveugle et parfois aussi intéressé et c’est ce qui est arrivé à notre Zeus. Pas plus tôt installé sur son trône, il a tout oublié. Chacun d’entre nous a été enfermé dans son domaine de compétence et interdiction d’en sortir. Il contrôlait tout et dans le même temps il faisait lui ce que bon lui semblait. Je ne te raconte pas le nombre de déesses et de mortelles qu’il a abusé, à tout les sens du terme, en se transformant en tout ce que tu peux imaginer.
Dans le même temps si l’un d’entre bougeait une oreille je te dis pas le coup de 380 qu’il nous envoyait avec son sabre laser pardon sa foudre portative. Prends ce pauvre Prométhée par exemple. C’était le contraire du mauvais cheval, Prométhée, et voyant cela Zeus lui avait confié la tache de créer la vie sur terre mais Prométhée, qui ne pensait qu’à faire le bien a aussi appris aux hommes à faire le feu, ce qui était un privilège des dieux. Il a eu le temps de le regretter le pauvre bougre. Quand Zeus a vu tous ces petits feux de joie s’allumaient sur votre terre il est entré dans une colère noire et il a collé le pauvre Prométhée attaché sur un rocher avec un coin d’acier planté dans la poitrine. Mais çà n’a pas calmé Prométhée et il a continué à insulter Zeus alors celui-ci a aggravé la punition en envoyant son aigle préféré (ouais chez nous le canari çà fait mauvais genre) lui dévorer le foie tous les jours d’où l’expression que vous utilisez je crois « se faire bouffer le foie ». Bon quelques milliers d’années plus tard tout çà est rentré dans l’ordre et ils ont fait la paix.
Excuses moi je me suis laissé emporter dans mes histoires de famille et je ne sais plus où je voulais en venir ; ha oui çà me revient. Je voulais te dire que vous ne savez pas la chance que vous avez de vivre dans ce régime mis aux points par les grecs. Ce n’est pas chez vous que ce genre de choses pourrait arriver n’est ce pas ?
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