J’ai assisté dernièrement à une représentation du Canto Général de Pablo Neruda mis en musique par Mikis Theodorakis ; 200 choristes, trois guitares, deux mandolines, quelques percussions, un piano et une extraordinaire flûte des Andes.. Immense émotion.. Il y a quelques morceaux d’anthologie comme «A mi partido».
Certes, l’idéologie communiste a été détournée pour devenir une dictature aussi noire que les autres, certes les partis communistes ont pratiquement tous disparu mais cela n’enlève rien aux idées et à l’idéal qu’elles soutiennent, empreint de générosité, de justice, d’égalité. Au lieu de çà, on nous vend un monde où tout, à commencer par l’individu, peut et doit être objet de commerce ; un monde où la compétition est la règle et l’on sait que la compétition fait tous les jours davantage de perdants donc d’insatisfaits, d’aigris, d’exclus qu’on appellera dans l’ordre chronologique : chômeur, assisté, asocial, pauvre, marginal, et enfin SDF…les termes ne manquent pas.
Il faut donc croire dans les hommes et pas dans les systèmes et encore moins dans les dieux (et je sais de quoi j’cause !). Si pour rebondir il faut avoir touché le fond, alors on n’est pas loin d’avoir l’occasion de rebondir. Prenons exemple sur Mère Nature qui nous a toujours montré la voie et faisons chacun notre révolution dans notre coin et la mise en commun de toutes ces mini révolutions finira bien par faire une grosse vague.
L’immense majorité d’entre nous n’a pas de grands destins mais de pauvres petites vies. Mais cela ne doit pas nous empêcher d’essayer d’approcher les étoiles (n’est ce pas Bérénice!). Alors moi qui suis fâché avec les vœux en général et les vœux du nouvel an en particulier je vais faire un accroc à ma cuirasse en souhaitant à tous et surtout aux pires des imbéciles méchants égoïstes bornés de suivre ces exemples qui peuvent éclairer et guider nos vies. J’en ai retenu deux dans l’époque récente : Pablo Neruda et Nelson Mandela.
Avant de quitter le tribunal qui venait de le condamner à la prison à vie, le 11 Juin 1964, Nelson Mandela déclarait, parlant de son engagement politique :
« C’est un idéal pour lequel je veux vivre et que je veux réaliser. Mais s’il le faut, c’est aussi un idéal pour lequel je suis prêt à mourir ».
Vingt six ans plus tard, le jour de sa libération le 2 Février 1990, il terminait son premier discours d’homme libre par la même phrase, comme si ces 26 ans de prison n’avaient pas existé.
Je ne peux pas m’empêcher de rapprocher cette phrase du poème de Neruda «A mi Partido»
Me has dado la fraternidad
hacia el que no conozco.
Me has agregado la fuerza
de todos los que viven.
Me has vuelto a dar la patria
como en un nacimiento.
Me has dado la libertad
que no tiene el solitario.
Me enseñaste a encender la bondad,
como el fuego.
Me diste la rectitud que necesita el arbol.
Me enseñaste a ver la unidad
y la diferencia de los hombres.
Me mostraste cómo el dolor de un ser
ha muerto en la victoria de todos.
Me enseñaste a dormir en las camas duras
de mis hermanos.
Me hiciste construir sobre la realidad
como sobre una roca.
Me hiciste adversario del malvado
y muro del frenético.
Me has hecho ver la claridad del mundo
y la posibilidad de la alegría.
Me has hecho indestructible
porque contigo no termino en mí mismo.
Tu m'as donné la fraternité
envers celui que je ne connais pas.
Tu as ajouté à mon corps
la force de tous ceux qui vivent.
Tu m'as redonné la patrie
comme par une autre naissance.
Tu m'as donné la liberté
que ne possède pas le solitaire.
Tu m'as appris à allumer,
comme un feu, la bonté
Tu m'as donné la rectitude qu'il faut à l'arbre.
Tu m'as appris à voir l'unité
et la variété de l'homme.
Tu m'as montré comment la douleur
de l'individu meurt avec la victoire de tous.
Tu m'as appris à dormir dans les durs lits
de mes frères.
Tu m'as fait bâtir sur la réalité
comme on construit sur une roche.
Tu m'as fait l'adversaire du méchant,
tu m'as fait mur contre le frénétique.
Tu m'as fait voir la clarté du monde
et la possibilité de la joie.
Tu m'as rendu indestructible car grâce à toi
je ne finis plus avec moi.
Partager c’est recevoir. D'abord le bonheur de celui avec qui l’on a partagé et ensuite ce que lui-même aura à vous donner en partage. Simple ? Simpliste ? Non n’en croyez rien. La générosité c’est compliqué c’est l’égoïsme qui est simple. Alors soyons compliqué : partageons. Je peux pas vous souhaiter mieux et c’est ce que nous faisons sur nos blogs non ?
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3 commentaires:
On va tellement toucher le fond qu'on est quasi sûr de rebondir jusqu'aux étoiles...
On a plus qu'à ouvrir en grand, en très grand, les yeux, les oreilles, les bras... et accrocher au passage la première étoile qui nous tend une branche...
Tu as raison Hadès, il faut croire en l'homme.
Oui! tout simplement!
Partager pour moi ce n'est pas recevoir c'est donner équitablement . En revanche donner c'est sans retour c'est DONNER . C'est simple en fait . Tu donnes pour donner un point c"est tout . Est-il vraiment nécessaire de se torturer l'esprist pouer savoir si donner c'est recevoir ou que sais -je encore?Moi quand je donne je donne et cela sans condition ni réflexion!:
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